Avoir ses règles et prendre soin de soi avec Irène Lieu

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Bonjour et bienvenue à celles et ceux qui nous écoutent dans ce podcast hebdomadaire ! Aujourd’hui, je suis en compagnie d’Irène Lieu pour parler du sujet avoir ses règles. Avant de lui laisser la parole, je tiens à rendre un hommage particulier à Clémence Mouellé Moukouri, présidente de l’association Find Yourself. Grâce à son événement, Le Mois de l’Empowerment, j’ai eu l’opportunité de rencontrer mon invitée du jour.

Irène, je te laisse te présenter comme tu le souhaites.

Bonjour à toutes et tous, je suis Irène, j’ai 40 ans et je suis maman de deux enfants. Il y a deux ans, j’ai fondé la marque Oh les Femmes, qui propose des alternatives saines et réutilisables aux protections menstruelles, ainsi qu’une gamme dédiée au bien-être du cycle menstruel et de la ménopause.

Qu’est-ce que le bien-être menstruel ?

Le bien-être menstruel repose sur un ensemble de pratiques permettant à notre corps et à notre esprit de mieux vivre le cycle. Lorsqu’on peut avoir ses règles, on traverse différentes phases qui peuvent entraîner de la fatigue, des ballonnements, des douleurs physiques ou encore des variations émotionnelles.

On entend souvent dire que les règles rendent plus irritable, ou qu’elles provoquent des moments de tristesse. Prendre soin de soi pendant cette période est essentiel pour mieux gérer ces changements hormonaux.

Comprendre le cycle menstruel

Le cycle menstruel désigne un ensemble de phénomènes physiologiques qui préparent le corps à une éventuelle grossesse. Il dure en moyenne entre 24 et 38 jours, mais contrairement aux idées reçues, seule une minorité de personnes menstruées ont un cycle régulier de 28 jours.

Chaque organisme est unique : certaines ont des cycles plus courts, d’autres plus longs. Il est donc essentiel de connaître son propre rythme pour mieux anticiper ses besoins et vivre sereinement le fait d’avoir ses règles.

La naissance d’Oh les Femmes : un engagement pour le bien-être menstruel

Après mon retour de congé maternité, j’ai réalisé que ma place dans mon entreprise d’origine n’était plus la même. Mon poste d’acheteuse, qui était stratégique, semblait ne plus être attendu. Cette période de réflexion m’a poussée à réévaluer mes priorités et à envisager un tout autre chemin : l’entrepreneuriat.

Comme beaucoup de personnes menstruées, j’ai traversé de nombreux changements corporels à travers les règles, la contraception, la grossesse et l’accouchement. Avoir ses règles n’est jamais une expérience figée, chaque cycle étant une nouvelle adaptation. Je voulais donc créer une marque qui accompagne les femmes et les personnes menstruées tout au long de leur vie, et qui offre des alternatives saines et réutilisables pour mieux vivre avoir ses règles.

Au départ, j’avais en tête de lancer un produit unique, le disque menstruel, que j’avais même pensé appeler Disco pour le jeu de mots. Mais en développant mon projet, j’ai voulu aller plus loin et créer une marque entière dédiée au bien-être menstruel.

J’aimais beaucoup la lettre « O », qui évoque la forme circulaire du cycle menstruel. C’est ainsi qu’est né le nom Oh les Femmes. Même si l’intitulé peut sembler genré, mon objectif est d’être inclusive et de répondre aux besoins de toutes les personnes qui peuvent avoir leurs règles.

En plus de proposer des protections saines et durables, j’ai souhaité aller plus loin en développant une gamme de soins pour accompagner les cycles menstruels et la ménopause. Mon objectif est d’aider chaque personne menstruée à vivre son cycle avec plus de confort.

Mais mon engagement ne s’arrête pas là. Je réfléchis actuellement à développer une gamme spécifique pour le postpartum, car c’est une période trop peu prise en compte dans l’univers du bien-être. Tout comme il est essentiel d’avoir les bonnes protections pour avoir ses règles, il est tout aussi important d’avoir accès à des soins adaptés après un accouchement.

Le postpartum : un moment clé souvent oublié

Lorsque l’on accouche, on reçoit une liste de choses à prévoir pour le bébé à l’hôpital, mais rarement une liste pour prendre soin de soi après l’accouchement. Pourtant, le postpartum est une période où le corps subit de nombreux bouleversements, à la fois physiques et émotionnels.

Les soins prodigués à l’hôpital sont souvent standards et ne prennent pas forcément en compte les besoins spécifiques de chaque personne ayant accouché. Avoir ses règles après un accouchement peut être une expérience différente, et l’absence de produits adaptés peut compliquer la récupération.

Pour accompagner au mieux cette période, je pense qu’il serait utile de proposer :

  • Des crèmes apaisantes pour soulager les douleurs liées à l’accouchement.
  • Des compresses froides ou des bouillottes, idéales pour atténuer les inconforts post-accouchement.
  • Un bidet portable, qui permettrait une hygiène intime douce sans avoir à toucher la zone sensible, notamment après une épisiotomie ou une déchirure.

Ce sont des petites choses essentielles qui peuvent réellement améliorer le bien-être après un accouchement. Malheureusement, ces produits ne sont pas encore proposés dans les hôpitaux de manière systématique. Tout comme il a fallu du temps pour normaliser l’idée d’avoir ses règles sans tabou, il est crucial d’éduquer et de sensibiliser sur les besoins réels du postpartum.

Que ce soit pour avoir ses règles, vivre une grossesse ou traverser la ménopause, chaque étape de la vie nécessite des produits adaptés et un véritable accompagnement. Mon ambition avec Oh les Femmes est de créer des solutions qui répondent aux besoins réels des personnes menstruées et leur permettent de vivre ces transformations avec plus de sérénité.

Comment identifier ses besoins réels après un accouchement ?

Après un accouchement, tout est chamboulé. Le corps traverse d’énormes transformations et, bien souvent, l’attention est presque exclusivement portée sur le bébé. Pourtant, avoir ses règles après l’accouchement, gérer la fatigue, la récupération et les douleurs nécessitent également un accompagnement adapté.

On ne sait pas toujours à l’avance de quoi on aura réellement besoin. Ce n’est qu’au moment de vivre l’expérience que l’on se rend compte de ce qui manque. On peut voir de nombreuses recommandations sur Instagram ou ailleurs, mais le plus important est d’écouter son corps et de s’adapter à ses propres ressentis.

Le mois d’or : une tradition précieuse pour le postpartum

Dans certaines cultures, il existe des pratiques spécifiques pour aider les mamans à récupérer après l’accouchement. L’une d’elles est le Mois d’Or, une tradition particulièrement ancrée en Asie et dans d’autres parties du monde.

Ce mois est considéré comme une période cruciale pour la régénération du corps. L’idée est simple : plus une maman récupère bien, plus elle pourra prendre soin de son bébé avec sérénité.

Le Mois d’Or repose sur plusieurs règles essentielles visant à protéger le corps fragilisé après l’accouchement :

  • Rester à la maison pendant un mois : En Asie, on recommande d’éviter de sortir trop tôt, car les changements de température et l’exposition aux courants d’air sont considérés comme néfastes pour la récupération.
  • Manger chaud et éviter les aliments froids : Les plats doivent être réconfortants et nourrissants, souvent préparés à base d’aliments réchauffants comme le gingembre.
  • Éviter de se laver les cheveux : Bien que difficile à appliquer, cette recommandation repose sur la croyance que l’eau froide affaiblirait l’organisme déjà fragilisé par l’accouchement.
  • Se faire entourer et chouchouter : L’entourage joue un rôle crucial pour permettre à la maman de se reposer et de se concentrer sur sa récupération. En Chine, il existe même des hôpitaux spécialisés où les mamans sont accompagnées tout au long du Mois d’Or.

Avoir ses règles après un accouchement peut être une expérience déroutante, entre les pertes post-accouchement (lochies) et le retour à un cycle menstruel plus ou moins irrégulier. Le corps doit se régénérer, retrouver son équilibre hormonal et reprendre des forces.

Le Mois d’Or permet donc à la maman de se concentrer sur son bien-être, de retrouver de l’énergie, et d’éviter des complications liées à une récupération trop rapide.

Certaines recettes traditionnelles sont transmises de génération en génération pour aider les jeunes mamans à récupérer après l’accouchement. Parmi elles :

  • Les soupes fortifiantes : Riches en nutriments, elles aident à reconstituer les réserves du corps.
  • Le gingembre : Cet ingrédient phare est reconnu pour ses propriétés anti-inflammatoires et énergisantes.
  • Les compresses froides et les bouillottes : Pour soulager les douleurs liées à l’accouchement et aux éventuelles déchirures.

Tout comme pour avoir ses règles, chaque personne vit son postpartum de manière différente. Certaines voudront suivre le Mois d’Or de façon stricte, tandis que d’autres adapteront ces traditions à leur mode de vie et à leur réalité.

L’essentiel est de prendre soin de soi et de s’écouter, car le corps a besoin de temps pour récupérer après un tel bouleversement.

La précarité menstruelle : un enjeu majeur

La précarité menstruelle concerne toutes celles qui rencontrent des difficultés financières pour acheter des protections hygiéniques. En France, près d’une femme sur trois en souffre, notamment les jeunes filles et les étudiantes. Pourtant, ces protections sont des produits de première nécessité.

Heureusement, des avancées ont eu lieu ces dernières années. Par exemple, la TVA sur les protections menstruelles, qui était de 20 %, a été réduite à 5,5 % en janvier 2016. Bien que cette évolution soit positive, le problème persiste et nécessite encore des actions concrètes.

Les tabous autour des règles

Pourquoi avoir ses règles est-il encore un sujet tabou alors qu’il s’agit d’un phénomène naturel ? Depuis des millénaires, les menstruations permettent la perpétuation de la vie, et pourtant, elles restent peu évoquées, même entre femmes.

Beaucoup hésitent à en parler, considérant que c’est un sujet trop intime ou inapproprié. Pourtant, libérer la parole sur avoir ses règles est essentiel pour déconstruire les idées reçues et normaliser les règles.

Les idées reçues sur les menstruations

Les règles sont entourées de nombreux mythes et idées préconçues. Voici quelques-uns des plus répandus :

1. Peut-on faire du sport en ayant ses règles ?

Il est fréquent d’entendre qu’il est préférable d’éviter le sport pendant les règles. Or, l’activité physique, notamment le yoga ou d’autres pratiques douces, aide à réduire les douleurs menstruellesBouger permet d’améliorer la circulation sanguine et de favoriser l’oxygénation du corps, ce qui atténue les crampes et les tensions.

2. Peut-on avoir des rapports sexuels pendant les règles ?

Une autre idée reçue est qu’il serait impossible d’avoir des rapports sexuels pendant les menstruations. Pourtant, cela ne présente aucun danger et peut même aider à soulager les douleurs menstruelles, notamment grâce à la libération d’endorphines.

3. Tampons et virginité : un lien inexistant

Un autre mythe persistant est qu’une personne vierge ne pourrait pas utiliser de tampons. En réalité, l’utilisation de protections internes n’a aucun impact sur la virginité.

4. Les règles sont-elles forcément tous les 28 jours ?

Contrairement à l’image classique d’un cycle fixe de 28 jours, chaque corps est différent. Certaines personnes menstruées ont des cycles irréguliers, plus longs ou plus courts, et cela ne doit pas être source d’inquiétude.

Comment libérer la parole sur avoir ses règles ?

Les discussions sur les règles commencent à évoluer, notamment grâce aux publicités qui montrent désormais du sang rouge plutôt que du liquide bleu irréaliste.

Cependant, il reste du chemin à parcourir. Pour normaliser le fait d’avoir ses règles, il est essentiel de :

  • En parler ouvertement, sans gêne ni tabou.
  • Sensibiliser dès le plus jeune âge, aussi bien les filles que les garçons.
  • Encourager l’accès aux protections pour toutes, en luttant contre la précarité menstruelle.

Il est absurde que le sang menstruel ait été dissimulé si longtemps dans les publicités. Aujourd’hui, voir enfin du sang rouge à l’écran est un progrès important pour la normalisation des règles.

Le fait de montrer la réalité permet d’éliminer la honte et de libérer la parole sur avoir ses règles. Certaines personnes peuvent être surprises ou choquées, mais cela ne justifie pas d’édulcorer une réalité que vivent des milliards de personnes.

L’hypocrisie face au sang menstruel

Ce qui est étonnant, c’est que la société accepte sans problème la violence dans les films ou les jeux vidéo, où le sang est omniprésent. Pourtant, lorsqu’il s’agit du sang des règles, la réaction est tout autre.

Un exemple marquant est celui d’une athlète ayant couru un marathon en ayant ses règles, sans avoir eu le temps de mettre une protection. Son exploit physique a été éclipsé par des commentaires choqués, principalement de la part d’hommes trouvant cela « dégoutant ».

Or, avoir ses règles est imprévisible. Certaines personnes ont un cycle irrégulier, rendant difficile toute anticipation. Face à cette situation, cette athlète a fait preuve d’une force incroyable, poursuivant sa course malgré les regards et les jugements.

Le rôle des réseaux sociaux dans le maintien des tabous

L’un des problèmes de notre époque est que nous vivons dans des bulles d’informations. Les algorithmes des réseaux sociaux renforcent nos opinions en nous montrant uniquement du contenu qui nous ressemble.

Ainsi, quelqu’un trouvant avoir ses règles répugnant ne verra que des contenus allant dans ce sens, tandis que d’autres, sensibilisés au sujet, auront accès à des informations plus ouvertes et positives. Cette polarisation empêche souvent d’avoir une vision éclairée et nuancée.

Pour briser ces tabous, il est essentiel de :

  • Éduquer dès le plus jeune âge, garçons comme filles.
  • Favoriser des discussions ouvertes et inclusives.
  • Montrer la diversité des expériences menstruelles pour sortir des stéréotypes.

Mieux comprendre son corps et choisir sa protection menstruelle

L’une des clés pour mieux vivre le fait d’avoir ses règles est d’apprendre à connaître son propre corps. Chaque personne menstruée est unique et doit trouver ce qui lui convient le mieux.

Face à la diversité des protections hygiéniques, il peut être difficile de s’y retrouver. Tampons, serviettes, culottes menstruelles, coupes, disques… Les options sont nombreuses et adaptées à différents besoins.

Les besoins évoluent au fil du temps. Par exemple, après ma première grossesse, je ne supportais plus les tampons, qui provoquaient une sensation de sécheresse désagréable. La coupe menstruelle ne me convenait plus non plus. C’est en cherchant des alternatives que j’ai découvert le disque menstruel, un produit qui m’a apporté un confort inégalé et que j’ai ensuite décidé de commercialiser à travers ma marque Oh les Femmes.

Pour choisir sa protection, il est essentiel de tester différentes options et d’écouter son corps. Certaines préfèrent les protections externes (serviettes hygiéniques, culottes menstruelles), d’autres privilégient les protections internes (tampons, coupes, disques).

L’avantage aujourd’hui est la multiplicité des choix. Chacune peut trouver la protection qui lui correspond, selon son flux, son mode de vie et son confort personnel.

Le fait d’avoir, en 2024, un si large choix de protections menstruelles est une avancée majeure. Cela permet à toutes les personnes menstruées de vivre plus sereinement leur cycle et d’adapter leur protection à leurs besoins spécifiques.

Certaines marques proposent désormais des serviettes au confort amélioré, proches des culottes menstruelles. Cela prouve que l’industrie s’adapte aux attentes des consommatrices, contribuant ainsi à une meilleure expérience menstruelle pour toutes.

Les protections menstruelles vendues en grande surface, comme celles de certaines marques bien connues, sont souvent critiquées pour leur composition peu transparente. De nombreuses personnes menstruées cherchent aujourd’hui des alternatives plus respectueuses de leur corps, à l’image de ce que l’on observe dans les secteurs de l’alimentation ou des cosmétiques.

Pour ma part, je privilégie des marques comme Fava, qui proposent des serviettes sans substances controversées. Ce choix me permet de vivre avoir ses règles de manière plus sereine, tout en limitant l’exposition à des composants indésirables.

La coupe menstruelle et le disque menstruel : quelles différences ?

Ces protections internes sont encore moins connues que les serviettes, tampons ou culottes menstruelles, bien qu’elles offrent de nombreux avantages.

La coupe menstruelle

  • Se présente sous la forme d’une cloche avec une petite tige.
  • Elle se plie pour être insérée dans le vagin, où elle se positionne comme un tampon.
  • Peut contenir environ 30 à 40 ml de flux.
  • Peut nécessiter un ajustement en fonction des mouvements, ce qui peut occasionner une sensation de gêne chez certaines personnes.

Le disque menstruel

  • A une forme circulaire plate, plus large qu’une coupe.
  • Peut contenir jusqu’à 50 ml de flux.
  • Se loge sous le col de l’utérus, ce qui le rend totalement invisible et insensible.
  • Recommandé pour celles qui souhaitent une alternative encore plus discrète que la coupe menstruelle.

Le disque menstruel convient particulièrement aux personnes habituées aux coupes qui recherchent une protection encore plus confortable. Avoir ses règles avec ce type de protection permet une plus grande liberté de mouvement sans gêne ressentie.

Comment insérer et retirer ces protections ?

L’insertion et le retrait de ces dispositifs nécessitent un peu de pratique, mais une fois l’habitude prise, ils deviennent très simples d’utilisation.

Coupe menstruelle

  • Grâce à sa tige, la coupe est relativement facile à retirer.
  • Pour éviter l’effet ventouse, il est recommandé de pincer la base avant de tirer doucement.
  • Attention aux personnes portant un stérilet : un retrait trop brusque peut créer une succion et déplacer le dispositif.

Disque menstruel

  • Nécessite une technique d’insertion spécifique : il doit être plié en forme de 8 avant d’être inséré et positionné sous le col de l’utérus.
  • Pour le retirer, il suffit de passer un doigt sous son rebord et de tirer doucement.
  • Comme il est logé plus profondément, son retrait peut sembler intimidant au début, mais il suffit de se détendre pour faciliter la manipulation.

L’appréhension à l’utilisation est normale au départ. Cependant, avec un peu d’entraînement, ces protections deviennent une alternative très pratique et économique pour gérer avoir ses règles.

Les différentes formes d’utérus et leur impact sur le choix des protections

Tout le monde ne le sait pas, mais l’utérus peut avoir différentes orientations :

  • Utérus antéversé : incliné vers l’avant, en direction de la vessie (70 à 80 % des cas).
  • Utérus rétroversé : incliné vers l’arrière, en direction du rectum (20 à 30 % des cas).
  • Utérus droit : position neutre, dans l’axe du bassin.

L’orientation de l’utérus peut influencer le choix des protections menstruelles, notamment en termes de confort et d’efficacité. Par exemple, certaines personnes avec un utérus rétroversé peuvent ressentir plus de pression avec une coupe menstruelle classique et préférer des protections externes ou un disque menstruel.

Il est donc utile de connaître sa propre anatomie pour choisir la solution la plus adaptée et vivre avoir ses règles sans inconfort.

Expérimenter pour trouver sa protection idéale

Il n’existe pas de protection menstruelle universelle adaptée à chaque type d’utérus. Chaque personne menstruée a un corps unique, et le choix d’une protection dépend avant tout du confort et des préférences personnelles. Certaines trouvent qu’un disque menstruel leur convient mieux, tandis que d’autres préfèrent une coupe, des serviettes ou des culottes menstruelles.

L’important est d’expérimenter. Tester plusieurs types de protections permet de comprendre son corps et de choisir ce qui offre le plus de confort pour mieux vivre avoir ses règles. Lorsqu’on se sent bien avec une protection, on traverse cette période avec plus de sérénité et de facilité.

Se réapproprier son corps : un enjeu essentiel

Beaucoup de personnes menstruées ne prennent pas le temps de se regarder avec un miroir, alors que cela pourrait être une première étape vers une meilleure connaissance de soi. Avoir ses règles est une expérience intime qui mérite d’être mieux comprise.

Nous vivons dans une société où l’action prime sur l’introspection, où l’on prend peu de temps pour écouter son corps et apprendre à le connaître. Pourtant, mieux comprendre son anatomie aide aussi à mieux choisir sa protection et à vivre avoir ses règles avec plus de confort et de confiance.

La pudeur et le manque d’éducation sexuelle empêchent de nombreuses personnes de mieux connaître leur propre anatomie. Aujourd’hui encore, les cours d’éducation sexuelle restent souvent très théoriques et ne répondent pas forcément aux préoccupations des jeunes.

Il serait essentiel d’intégrer :

  • Des cours d’anatomie détaillés, pour apprendre à connaître son corps et mieux comprendre avoir ses règles.
  • Une éducation à la sexualité et au consentement, pour permettre des relations respectueuses et éclairées.
  • Un espace d’échange ouvert, sans tabou, où les jeunes pourraient poser leurs questions, notamment sur la manière de gérer avoir ses règles au quotidien.

Sexualité et consentement : un message pour les jeunes

Si des adolescent·es nous écoutent, le premier message à retenir est que le consentement est la clé. Toute relation doit être basée sur le respect et l’échange mutuel. Il est fondamental que chacun·e puisse exprimer ses envies et ses limites sans pression.

Parler de sexualité avec ses parents peut être difficile, mais il existe des centres spécialisés où il est possible de poser ses questions en toute confiance. Ces structures offrent un espace bienveillant pour s’informer sans jugement ni fausses croyances. Cela peut aussi être un lieu où poser des questions sur avoir ses règles, surtout pour celles et ceux qui se sentent mal informés ou qui n’osent pas en parler.

L’impact de la pornographie sur la perception de la sexualité

Ne pas parler de sexualité avec les jeunes revient à les laisser chercher leurs propres réponses… et malheureusement, l’une des premières sources d’information à leur portée est la pornographie.

Les statistiques montrent que de nombreux enfants découvrent la pornographie dès l’école primaire. Or, ces images véhiculent une vision déformée et souvent violente des relations sexuelles, ce qui peut influencer leur perception du consentement et des rapports intimes.

Il est crucial de rappeler que la pornographie n’est pas un reflet fidèle de la réalité. Une éducation sexuelle basée sur l’écoute, le respect et la bienveillance permettrait d’éviter certaines confusions et attentes irréalistes. De la même manière, parler plus ouvertement de la puberté et du fait d’avoir ses règles aiderait à normaliser ce processus naturel plutôt que de le cacher derrière des tabous.

Existe-t-il une alternative plus saine ?

Certaines initiatives proposent des formes de pornographie éthique, où la diversité des corps, des âges et des sexualités est mieux représentée. Contrairement aux contenus gratuits souvent violents et standardisés, ces plateformes offrent une approche plus respectueuse et réaliste de la sexualité.

Cependant, l’accès à ces contenus reste limité, car ils sont souvent payants. Cela pose la question de l’accessibilité à une éducation sexuelle positive, qui pourrait être intégrée dès le plus jeune âge pour proposer une alternative saine aux contenus pornographiques. De la même manière, il est essentiel que les jeunes aient accès à des informations fiables sur avoir ses règles, afin qu’ils ne soient pas influencés par des mythes ou des idées fausses véhiculées sur internet.

Mieux choisir sa contraception : une décision évolutive

Le choix de la contraception est une décision personnelle qui évolue avec le temps. Tout comme les protections menstruelles, il n’existe pas une solution universelle qui conviendrait à toutes les personnes menstruées tout au long de leur vie. Avoir ses règles peut déjà être une expérience différente selon les périodes de vie, et il en est de même pour la contraception.

Certaines préfèrent commencer par une pilule contraceptive, plus facilement réversible, tandis que d’autres recherchent une solution plus long terme, comme un stérilet ou un implant.

Pilule, stérilet, contraception mécanique : comment choisir ?

Il existe plusieurs types de contraception, chacun avec ses avantages et ses inconvénients.

  • Les contraceptions hormonales (pilule, implant, patch, stérilet hormonal) bloquent l’ovulation.
  • Les contraceptions mécaniques (préservatif, diaphragme, stérilet en cuivre) empêchent la rencontre entre l’ovule et le spermatozoïde.

Certaines personnes menstruées choisissent leur contraception en fonction des effets secondaires ressentis. Par exemple, les stérilets en cuivre, bien que sans hormones, peuvent intensifier les douleurs menstruelles et provoquer des règles plus abondantes.

Tester pour trouver la meilleure contraception

Comme pour avoir ses règles, choisir une contraception peut nécessiter des ajustements et des essais. Une méthode qui semblait idéale au départ peut, avec le temps, ne plus convenir.

Il est donc important d’écouter son corps et de ne pas hésiter à en parler avec un professionnel de santé. Une contraception ne doit pas être une contrainte, mais un choix fait en accord avec son bien-être et ses besoins.

La symptothermie : une alternative naturelle

La symptothermie est une méthode de contraception naturelle qui repose sur l’observation du cycle à travers plusieurs indicateurs :

  • La prise de température quotidienne, qui permet de repérer l’ovulation.
  • L’analyse de la glaire cervicale, qui évolue au fil du cycle.

Cette méthode demande une grande rigueur et une bonne connaissance de son cycle menstruel. Elle peut être difficile à appliquer lorsqu’on débute ou lorsque l’on a un cycle irrégulierAvoir ses règles sans repères fixes peut rendre son utilisation plus complexe, c’est pourquoi elle est généralement déconseillée aux adolescent·es ou aux personnes cherchant une contraception sans risque.

Une contraception imposée aux femmes ?

Depuis des générations, la contraception repose presque exclusivement sur les femmes. La pilule a été largement prescrite sans toujours informer sur ses effets secondaires ou sur l’existence d’alternatives.

De nombreuses personnes commencent à remettre en question ce schéma, cherchant des méthodes qui leur permettent d’avoir un contrôle total sur leur corps. Avoir ses règles est déjà un processus naturel qui peut être compliqué à gérer, alors choisir une contraception doit être une démarche éclairée et non subie.

Adapter sa contraception à son mode de vie

Les besoins en contraception changent selon les périodes de vie. Une pilule qui convenait à l’adolescence peut ne plus être adaptée après une grossesse, ou une contraception naturelle peut devenir un choix plus intéressant avec une meilleure connaissance de son cycle.

Certaines personnes découvrent tardivement que la contraception qu’elles utilisent depuis des années ne leur convient pas. D’où l’importance de remettre en question ses choix, d’oser tester d’autres solutions et de privilégier une méthode en accord avec son mode de vie et son bien-être.

La contraception : une charge mentale supplémentaire

Prendre la pilule représente une véritable charge mentale. Il faut penser à la prendre à heure fixe, anticiper les oublis et parfois gérer des effets secondaires. Pour certaines personnes menstruées, cette contrainte devient trop lourde, et c’est ce qui les pousse à explorer d’autres méthodes contraceptives.

Comme pour avoir ses règles, chaque expérience est différente. Ce qui convient à l’une ne sera pas forcément adapté à une autre. Il est donc essentiel de trouver la solution qui correspond le mieux à son corps et à son mode de vie. Certaines personnes préfèrent une méthode hormonale, d’autres cherchent à éviter toute interférence avec leur cycle menstruel, surtout si elles ont déjà des cycles irréguliers lorsqu’elles commencent à avoir leurs règles.

Mot de la fin de « avoir ses règles »

Ce sujet avoir ses règles me tient particulièrement à cœur, et c’est d’ailleurs l’une des raisons qui m’ont poussée à créer ma marque. Avoir ses règles, parler de sexualité ou de contraception ne devrait pas être un sujet tabou. En ouvrant la discussion et en éduquant sans gêne, nous permettons à chacun·e de mieux vivre avoir ses règles et de faire des choix plus éclairés concernant son corps.

Je tiens également à remercier Esthel pour cet échange enrichissant sur avoir ses règles. Nous nous sommes rencontrées il y a plusieurs mois, et voir son évolution et son engagement est inspirant. La sororité entre femmes est une force précieuse, et c’est en nous soutenant mutuellement que nous avançons. Avoir ses règles est une réalité que nous partageons, et pouvoir échanger librement sur le sujet avoir ses règles est une avancée précieuse.

Les femmes qui inspirent : des modèles de réussite

Quand on parle d’inspiration, mes modèles sont avant tout des femmes qui ont construit leur propre succès. J’admire profondément les self-made women, celles qui, malgré les obstacles, ont réussi à bâtir des projets ambitieux et impactants.

L’un des exemples les plus marquants pour moi est Madame C.J. Walker, dont l’histoire a été adaptée en série sur Netflix. Partie de rien, cette blanchisseuse afro-américaine a créé une marque cosmétique révolutionnaire et est devenue la première femme noire millionnaire aux États-Unis.

Je pense aussi à Kelly Massol, fondatrice de la marque Les Secrets de Loly, qui a su imposer une vision différente de la beauté et créer une entreprise florissante à partir de ses propres formulations.

Ces femmes montrent que tout est possible avec de la détermination, de la persévérance et une vision forte. Comme pour avoir ses règles, leur parcours rappelle que chaque étape de la vie est un apprentissage et que l’on peut adapter son chemin en fonction de ses besoins.

Ressources pour s’inspirer et s’émanciper

Parmi les ressources que je recommande dans cet épisode avoir ses règles, il y a le livre « Lean In » de Sheryl Sandberg, qui encourage les femmes à prendre leur place dans le monde professionnel et à ne pas avoir peur d’affirmer leurs ambitions. Ce type de lecture permet de prendre confiance en soi et de mieux comprendre les défis systémiques qui empêchent encore trop souvent les femmes d’atteindre les mêmes opportunités que les hommes.

Comme pour avoir ses règles, il est essentiel d’être informé·e et d’avoir accès à des contenus qui nous permettent de prendre des décisions éclairées sur notre santé et notre avenir.

Le féminisme et la sororité : un engagement essentiel

Pour moi, le féminisme, c’est avant tout l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Ce n’est pas une opposition, mais bien une volonté de créer un monde plus juste et équilibré.

Mais au-delà des droits, le féminisme, c’est aussi la sororité, cette entraide entre femmes qui permet de grandir ensemble et de se soutenir face aux défis. Nous avons besoin les unes des autres pour avancer et faire évoluer les mentalités. Avoir ses règles est encore trop souvent stigmatisé, et il est temps que ces sujets soient abordés sans gêne ni tabou.

Qui inviter au micro du Matrimoine Féministe ?

Esthel a déjà reçu de nombreuses femmes inspirantes, et chaque épisode permet de découvrir des parcours fascinants. Si je pouvais choisir, j’aimerais entendre Frida Kahlo, une femme à la fois artiste, militante et résiliente. Son histoire, son engagement et sa force intérieure en font une figure intemporelle du féminisme et de l’émancipation.

Comme elle l’a fait avec son art, parler de féminisme, d’émancipation et d’avoir ses règles est essentiel pour continuer à déconstruire les normes imposées.

Un immense merci à Esthel pour cette conversation passionnante sur le sujet avoir ses règles et à toutes les personnes qui nous ont écoutées jusqu’au bout. Avoir ses règles, parler de contraception, de féminisme et d’inspiration féminine est essentiel pour continuer à faire avancer ces sujets.

Nous avons encore du chemin à parcourir, mais chaque discussion, chaque prise de parole, chaque échange contribue à changer les choses, un pas à la fois.

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