Bonjour, bonsoir à toutes les personnes qui nous écoutent. Je suis en compagnie de Stencia Yambogaza avec qui nous allons aborder le thème prendre soin de sa santé mentale dans le podcast hebdomadaire Matrimoine Féministe.
Avant de lui donner la parole, je souhaite rendre hommage à Clémence Mouellé Moukouri, présidente de l’association Find Yourself. C’est grâce à son événement, le Mois de l’Empowerment, que j’ai eu l’opportunité de rencontrer mon invitée d’aujourd’hui. Prendre soin de sa santé mentale est essentiel, et c’est un sujet que nous espérons également aborder aujourd’hui. Stencia, je te laisse te présenter comme tu le souhaites.
Merci beaucoup, bonjour, bonsoir à toutes et à tous. Je m’appelle Stencia. Je porte plusieurs casquettes dans la vie : je suis danseuse professionnelle interprète, entrepreneure, et co-fondatrice de la soirée P3 Paris, une soirée queer exclusivement réservée aux femmes, ouverte aux personnes transmasculines et non-binaires. Prendre soin de sa santé mentale est une dimension importante dans tout ce que j’entreprends, à la fois dans mon travail artistique et entrepreneurial.
Je suis également fondatrice du média Beautiful Pendere, qui traite des problématiques rencontrées par les personnes racisées et queer racisées. J’anime notamment une émission intitulée Mental Health Radio, en collaboration avec Radio Rinse, où j’invite des actrices de la scène artistique, musicale et culturelle, tant parisienne que européenne, à discuter de l’importance de prendre soin de sa santé mentale.
Super, merci beaucoup pour cette présentation. J’espère que nous aurons l’occasion de parler de santé mentale durant cet épisode, car prendre soin de sa santé mentale est un aspect essentiel que nous devons tous garder en tête. Mais nous verrons comment les choses se déroulent. Pour débuter cet épisode sur le sujet prendre soin de sa santé mentale, ce que j’aime faire, c’est définir les mots-clés afin que les personnes qui nous écoutent repartent avec de bonnes bases, tout en gardant à l’esprit l’importance de prendre soin de sa santé mentale.
Définis-nous les termes beauté et injonction ?
Alors, si tu pouvais nous définir les termes beauté et injonction, et également nous expliquer pourquoi ces sujets t’intéressent.
La beauté, c’est assez complexe à définir. Je pense que c’est quelque chose d’extrêmement subjectif. C’est ce qui va nous paraître beau, ce qui va nous toucher, ce qui va nous procurer des émotions positives et nous faire du bien. C’est ce que nous trouvons agréable, que ce soit visuellement ou sensoriellement. Prendre soin de sa santé mentale passe aussi par la manière dont nous nous percevons à travers ce prisme. Quant aux injonctions, ce sont en fait ces normes définies par la société.
Et donc, la question était de savoir pourquoi j’ai commencé à parler de beauté. En fait, j’ai commencé à m’intéresser à la beauté parce que, à l’époque, je ne trouvais pas d’exemples de représentation qui me correspondaient.
Je ne voyais pas de personnes qui me ressemblaient, que ce soit à la télévision, dans les médias ou dans les magazines. Je suis une femme noire, rasée (même si à l’époque j’avais encore des cheveux). En grandissant, je ne voyais pas de visions positives de femmes qui me ressemblaient. Prendre soin de sa santé mentale implique également de pouvoir s’identifier à des représentations diverses et valorisantes. La société a souvent mis en avant un certain type de femme noire, souvent extrêmement claire de peau, avec des cheveux bouclés, voire lisses, et avec des traits acceptés par les sociétés européennes, notamment blanches.
En grandissant, je me suis donc posé la question : qu’est-ce que la beauté ? Puisque je ne rentrais pas dans ces standards de beauté définis par l’Europe. J’ai alors lancé un projet appelé Beautiful People, qui est l’ancêtre de mon média actuel, Beautiful Pendere. J’ai commencé par prendre des photos de personnes et à me questionner sur ce qu’était la beauté. Prendre soin de sa santé mentale, c’est aussi remettre en question ces normes limitantes et se réapproprier une vision plus inclusive de la beauté.
Ce projet a ensuite évolué en une exposition que j’ai présentée un peu partout en France. Je me questionnais beaucoup sur ces injonctions, ces normes qui nous enferment, et ces règles qui définissent un certain type de beauté dans lequel je ne me reconnaissais pas du tout. Et c’est ainsi que cette aventure a commencé.
Comment les normes de beauté se sont-elles construites ?
Ok, ce que tu nous dis est très intéressant, car il est essentiel d’avoir des modèles pour pouvoir se construire et évoluer. Sans ces figures d’identification, il devient plus difficile de se dire : « Tiens, c’est possible, je peux le faire aussi. » On risque alors de se retrouver enfermé dans un carcan qui ne convient pas à tout le monde. Il est important de redéfinir les standards, surtout qu’ils évoluent au fil des époques. Les normes de beauté changent constamment et ne sont jamais les mêmes à travers les différentes périodes. Cela me fait penser à l’importance de prendre soin de sa santé mentale en s’affranchissant de ces standards rigides.
Du coup, cela m’amène à te poser deux questions : comment les normes de beauté se sont-elles construites ? Et ensuite, puisque tu parlais de ton média, qui à la base était Beautiful People, j’aimerais bien comprendre ton cheminement vers Beautiful Pendere. Pourquoi et comment s’est-il transformé ? Je pense que cela peut être très intéressant pour nos auditeurs et auditrices, surtout dans une optique de prise de conscience sur la nécessité de prendre soin de sa santé mentale.
Alors, en réalité, tout dépend des sociétés et des régions du monde. En Europe, les normes de beauté ont été construites et définies par une majorité, principalement blanche, qui a établi ce qu’était la beauté selon ses propres critères. Pour elles, être beau signifiait être blanc, avoir des cheveux blonds, des yeux bleus ou verts, et être mince, surtout pour les femmes. Cela peut poser un véritable problème pour ceux qui ne rentrent pas dans ces critères, notamment en ce qui concerne les personnes brunes ou celles faisant partie des minorités. Ne pas pouvoir s’identifier à ces standards peut affecter la perception de soi et donc l’importance de prendre soin de sa santé mentale devient essentielle.
C’est ainsi que ces normes se sont construites en Europe, majoritairement par des personnes blanches qui voyaient les choses à travers leur propre prisme. Il s’agit aussi d’une vision très raciste de la beauté, car historiquement, les peuples blancs, en tant que colonisateurs, ont toujours imposé leur supériorité culturelle aux autres nations et cultures différentes. Cela a conduit à la construction de ces standards de beauté en fonction de cette idée de supériorité et d’infériorité.
Dès lors qu’une culture ou un peuple est perçu comme inférieur, tout ce qui le constitue — sa beauté, sa culture, sa nourriture, son langage, ses styles vestimentaires — est également vu comme inférieur. Cette dynamique a également un impact sur la façon dont ces groupes perçoivent leur propre image, ce qui, encore une fois, souligne l’importance de prendre soin de sa santé mentale face à ces pressions sociétales. J’espère que c’est assez clair.
Quel est ton cheminement pour ton média Beautiful Pendere ?
Et concernant Beautiful People, le cheminement s’est fait sur plusieurs années. J’ai commencé Beautiful People en 2017, et mes premières expositions ont eu lieu en 2018. J’ai exposé dans plusieurs villes à travers la France, notamment à Lyon, Bordeaux, Paris, et Poitiers. Après deux ans d’expositions, j’ai vendu l’exposition. C’est pendant le confinement, en discutant avec des amis sur la beauté, que nous nous sommes rendu compte que nous avions toutes suivi un processus similaire pour en arriver à nous trouver belles. Cette réflexion nous a rappelé l’importance de prendre soin de sa santé mentale, notamment en acceptant et en valorisant notre propre image.
Nous parlions du moment où chacune d’entre nous a commencé à se trouver belle. L’une disait que petite, elle ne se trouvait pas belle parce que l’on se moquait de ses cheveux. Une autre racontait que lorsqu’elle est arrivée en France, elle ne se sentait pas belle parce qu’elle était dans une école privée où toutes les personnes étaient blanches. Elles se moquaient de son accent, de sa manière de parler, et disaient que sa peau ressemblait à du « caca ».
Une autre encore racontait que, lorsqu’elle était enfant, elle ne se trouvait pas belle parce que l’on disait qu’elle avait une « tête bizarre », qu’elle parlait de façon étrange, et on touchait ses cheveux en disant que c’était « bizarre ». Ces moqueries ont façonné nos perceptions, et ont impacté notre capacité à nous trouver belles pendant de nombreuses années. Ce parcours montre à quel point il est essentiel de prendre soin de sa santé mentale pour se reconstruire et surmonter ces expériences.
Je me suis rendu compte que la perception de la beauté influence beaucoup de choses : ce que nous pensons pouvoir accomplir, ce à quoi nous estimons avoir droit, et même ce que nous pensons être capables de réaliser. Cela m’a poussé à créer un espace où seules les personnes racisées pourraient prendre la parole, car j’en avais assez de voir leurs témoignages constamment remis en question dans les médias. On leur disait souvent : « Non, ce n’est pas ainsi que tu dois comprendre les choses. » Ces remises en question perpétuelles ont des conséquences sur la façon dont ces personnes vivent et prennent soin de leur santé mentale.
Cela me contrariait énormément, alors j’ai décidé de créer un espace exclusivement dédié aux récits et témoignages de personnes racisées, afin qu’elles puissent partager leurs histoires sans que leur parole soit invalidée. Cet espace leur permet de raconter ce qu’elles ont vécu, et ceux qui ont vécu les mêmes expériences peuvent ainsi s’y retrouver. C’est comme cela que tout a commencé, et j’ai réalisé énormément d’interviews. Peu à peu, j’ai intégré la thématique de la santé mentale, car il est important de prendre soin de sa santé mentale et d’avoir un espace où on peut s’exprimer librement.
J’ai commencé à parler de santé mentale il y a un an et demi, toujours en lien avec les personnes racisées, car je me suis rendu compte de l’importance de créer des espaces pour partager ces expériences. Prendre soin de sa santé mentale est essentiel, surtout pour les personnes qui ont été marginalisées et dont les histoires sont souvent ignorées ou invalidées.
Ok, merci pour cette présentation. Je voudrais rebondir sur ce que tu viens de dire, car je trouve ton cheminement vraiment intéressant, notamment ta perspective historique des choses. Cela me fait penser à une conversation que j’ai eue avec Asli Ciyow sur le féminisme intersectionnel.
Nous évoquions l’importance, dès l’école, d’apprendre des compétences comme l’empathie et l’accueil de la différence. Ces qualités sont essentielles, surtout chez les enfants, car le racisme commence souvent très tôt. Les enfants entendent certaines choses, les répètent sans toujours comprendre, et cela peut avoir des répercussions sur eux et les autres. En enseignant ces valeurs dès le plus jeune âge, nous pouvons contribuer à mieux prendre soin de sa santé mentale en favorisant l’égalité et la compréhension de l’autre.
Miser sur les soft skills pourrait vraiment être une clé pour promouvoir davantage d’égalité et de compréhension entre les individus. La peur de l’autre joue aussi un rôle important dans le racisme et la discrimination. Mais si nous apprenons à accueillir les différences et à encourager tout le monde à se comprendre, nous avancerions vers un monde plus bienveillant et empathique. Cela peut sembler idéaliste, mais cela aiderait à rendre la société plus apte à prendre soin de sa santé mentale collective.
En tout cas, je trouve que ce que tu as fait avec la création de ton média est vraiment remarquable. Tu as donné un espace de parole à des personnes qui n’avaient pas forcément accès à ces espaces auparavant. Cela me parle beaucoup, car dans mon podcast, j’invite également des personnes racisées à s’exprimer, afin de libérer cette parole et de créer ces espaces d’échange. L’idée est de montrer que nous ne sommes pas seuls et que nous avons tant à apprendre les uns des autres. C’est ce qui est magnifique dans la vie : ces moments d’apprentissage et de partage contribuent à prendre soin de sa santé mentale.
Oui, complètement, et c’est important de le faire.
À quel moment tu t’es sentie belle ?
Et du coup, cela me fait penser à ce que tu disais tout à l’heure. J’aimerais rebondir sur deux points qui me semblent essentiels. Tu mentionnais le moment où tu t’es sentie belle en discutant avec tes amis. Alors, pour toi, quel a été ce moment ? Et également, tu as dit qu’il y a un an et demi, tu as commencé à parler de santé mentale dans ton média. Qu’est-ce qui t’a poussé à choisir cette direction en particulier ?
Pour moi, je pense que le moment où je me suis vraiment trouvée belle est arrivé assez tardivement. Cela s’est passé en 2015, lorsque j’ai commencé à travailler sur mon projet. À cette époque, je venais de sortir de l’école de danse, et les profils comme le mien étaient particulièrement recherchés. C’est triste à dire, mais c’est le changement de regard des autres qui m’a aidée à me trouver belle.
Cela m’a aussi permis de prendre soin de sa santé mentale en acceptant enfin mon apparence. Pourtant, je viens d’un foyer où on m’a toujours dit que j’étais belle et où on me valorisait constamment, mais je n’y arrivais pas parce que dès que je sortais, les gens me disaient que j’étais laide.
Ce moment-là a vraiment été un tournant pour moi. Je m’en souviens très bien, car à partir de là, tout a changé. Ce qui m’a particulièrement aidée, ce qui a vraiment transformé ma vie, c’est mon entrée dans la ballroom scene, la scène du voguing, en 2017. C’était un espace où il y avait des personnes qui me ressemblaient, des gens comme moi, et où ma beauté était célébrée. Cela a été une expérience déterminante, qui m’a permis non seulement de me sentir belle, mais aussi de mieux prendre soin de sa santé mentale en m’acceptant pleinement dans cet environnement bienveillant.
Pourquoi tu parles désormais de santé mentale ?
Mon rapport avec moi-même a profondément changé. En ce qui concerne la deuxième question, j’ai commencé à parler de santé mentale il y a un an et demi parce qu’il y a deux ans, j’ai traversé un burn-out suivi d’une dépression. Cette expérience m’a poussé à réaliser à quel point prendre soin de sa santé mentale est vital, surtout lorsqu’on se retrouve face à un tel effondrement personnel.
Ce sujet est devenu central pour moi, notamment parce que certaines personnes ne comprenaient pas ce que je traversais, et cela m’a frappé de voir à quel point c’était fréquent dans les communautés afrodescendantes. Le tabou autour de la santé mentale est un réel problème dans ces communautés. Historiquement, on nous a appris à être résilients face à toute forme d’adversité. En remontant le fil de l’histoire, les peuples afrodescendants ont été confrontés aux épreuves les plus dures, et continuent d’en subir certaines aujourd’hui, même si c’est parfois nié par d’autres. Cela renforce le besoin de prendre soin de sa santé mentale, pourtant trop souvent négligée.
De ce fait, il est difficile pour beaucoup d’entre nous d’admettre que ça ne va pas, et encore plus d’en parler. C’est un véritable tabou au sein de nos cultures, et c’est justement pour cela que j’ai décidé d’en parler ouvertement. Je voulais montrer que je n’étais pas seule dans cette situation, que nous étions nombreux et nombreuses à vivre ces difficultés. Depuis que j’ai commencé à aborder le sujet, j’ai réalisé que beaucoup de personnes autour de moi vivent des choses extrêmement lourdes, mais n’osent pas en parler. C’est pour cela que prendre soin de sa santé mentale est un sujet si essentiel à évoquer.
J’ai voulu aussi en parler en particulier dans le cadre de mon travail avec des artistes et des acteurs de la scène artistique, musicale et culturelle. Dans ces milieux, on ne parle presque jamais de ces sujets, car ce sont des industries axées sur le divertissement et la beauté, où l’on attend de nous des performances parfaites. On nous demande constamment d’être au meilleur de notre forme, de divertir en laissant nos sentiments et problèmes personnels de côté, ce qui est impossible. Prendre soin de sa santé mentale devient alors un véritable défi dans ces espaces, et beaucoup en souffrent.
Malheureusement, certaines personnes recourent à des échappatoires comme des substances ou s’isolent complètement, enfermées dans leur propre esprit. Dans certains cas, cela peut conduire à des conséquences tragiques, voire irréparables. C’est pour cela que je ressens le besoin de mettre en lumière ces questions et d’insister sur l’importance de prendre soin de sa santé mentale dans ces environnements.
Qu’est-ce que la scène voguing ?
Merci d’avoir répondu à cette question. Je vais maintenant rebondir sur ce que tu as dit en posant quelques nouvelles questions. Tu parlais de la scène voguing. Peux-tu commencer par nous expliquer ce que c’est ?
Alors, la ballroom scene, c’est une scène qui a été créée aux États-Unis au milieu des années 80, par des femmes trans, latines et afro-américaines. C’est un espace conçu pour les communautés queer, donc LGBTQIA+, dans le but de leur offrir un endroit où elles peuvent exister sans s’excuser, sans être traitées comme des « freaks », et sans être regardées de manière étrange. Au contraire, c’est un espace où ces communautés sont célébrées, et où la différence est valorisée. Ce type de célébration et de soutien joue un rôle important dans le fait de prendre soin de sa santé mentale pour ceux qui participent.
C’est comme une famille à part, une sorte de société dans la société, créée en réponse à l’exclusion. La ballroom scene s’est ensuite développée en France dès 2010, grâce à des figures comme Mother Nikki, Gorgeous Gucci, et Mother Lasseindra Ninja, qui ont importé cette culture. Et moi, j’en fais partie depuis 2017, un environnement qui m’a permis, entre autres, de prendre soin de sa santé mentale en trouvant un espace d’acceptation et de célébration.
Ok, très bien, merci pour ces précisions pour les personnes qui nous écoutent et qui ne connaissaient pas. C’est vraiment important, car cela permet aussi à ceux qui ne sont pas au courant de découvrir ces communautés queer et de trouver peut-être des endroits où se renseigner, voire rejoindre ces espaces de liberté. Prendre soin de sa santé mentale, c’est aussi pouvoir se retrouver dans des environnements où l’on se sent accepté.
Oui, c’est important de le mentionner, mais il faut aussi comprendre que la ballroom scene est un espace que nous protégeons beaucoup. Depuis quelques années, elle est devenue très visible, car les médias s’y intéressent et de nombreuses personnes issues de cette communauté sont devenues plus visibles dans la société. Cela joue un rôle central dans l’importance de prendre soin de sa santé mentale en montrant des figures inspirantes. Je pense à des personnes comme Kid Ismail, Kiona, qui a participé à Danse avec les Stars, Vinii Revlon, Giselle Revlon, Mariana Benenge, et Mother Lasseindra Ninja, qui travaille avec le Ballet National de Marseille. Toutes ces personnes viennent de la ballroom scene et la font briller à l’international.
Et parce que nous représentons et faisons rayonner cette culture, beaucoup de personnes s’y intéressent désormais et souhaitent rejoindre la ballroom scene. Mais il est important de souligner que cet espace est protégé, et qu’il faut être invité pour y entrer. C’est notre espace, et c’est une dimension importante, surtout dans le cadre de la protection de notre communauté et de notre bien-être. C’est aussi un moyen de prendre soin de notre santé mentale en créant des frontières respectueuses.
Vinii Revlon, de la House of Revlon, fait un travail exceptionnel pour ouvrir cet espace de manière respectueuse. Il organise des balls un peu partout en France, permettant à des personnes extérieures d’y accéder sous certaines conditions. C’est une petite ouverture qui permet aux curieux de découvrir cette culture, mais toujours avec beaucoup de respect.
Ah oui, je ne savais pas qu’il fallait être invité. Merci pour cette précision.
Oui, c’est très important de le savoir. Mais en tout cas, Vinii Revlon, qui est la première légende française de la ballroom scene, fait un travail formidable en France. Il permet aux personnes intéressées d’en apprendre davantage, tout en veillant à ce que cela se fasse avec respect. C’est une manière pour nous tous de prendre soin de notre santé mentale, en maintenant un équilibre entre ouverture et protection de notre espace.
Comment cultiver son amour de soi ?
Oui, je comprends, parce que vous ne pouvez pas accueillir n’importe qui dans votre communauté, ce qui est logique. Vous voulez être entre vous, dans un espace sécurisé. OK, merci pour ces précisions. Maintenant, pour continuer avec les autres questions que j’avais en tête, je me demandais aussi : comment fais-tu pour cultiver ton amour de toi-même ?
Bien sûr, c’est important. La ballroom scene reste un espace safe.
Pour moi, c’est quelque chose qui se cultive avec le temps. Plus on grandit, plus on apprend à se connaître, et plus on vit des expériences, plus on est confronté à soi-même. Pour ma part, c’est à travers ces défis que j’ai appris à mieux me comprendre et à prendre soin de sa santé mentale. C’est en traversant ces moments que j’ai appris à m’aimer davantage.
Mon rapport avec moi-même évolue constamment. J’ai 30 ans, donc je me connais mieux et je m’aime aujourd’hui de manière inconditionnelle. En grandissant, on apprend à poser des limites, à se respecter, à s’entourer de personnes qui nous font du bien. C’est aussi un élément essentiel pour prendre soin de sa santé mentale. La thérapie m’a beaucoup aidée à un moment où j’en avais besoin. Cela m’a permis de faire la paix avec de nombreuses choses et de mieux gérer mon amour de soi.
C’est très beau ce que tu dis. S’aimer de façon inconditionnelle, c’est justement l’un de mes objectifs pour 2024. C’est un travail en cours, parce que pour moi, cela signifie s’aimer non seulement quand on fait les bonnes choses, mais aussi quand on fait des erreurs. Il faut apprendre à rester bienveillant envers soi-même, et c’est un exercice difficile, mais essentiel pour prendre soin de sa santé mentale.
Exactement, c’est un travail quotidien. Il n’y a pas de ligne d’arrivée, c’est un processus continu. Ce n’est pas aussi simple que de dire « travaille sur toi-même » et c’est tout. Non, c’est un travail dur, il y a des jours où c’est plus compliqué que d’autres, comme pour tout le monde, mais il faut rester bienveillant avec soi-même. C’est un effort constant qui fait partie de prendre soin de sa santé mentale.
Oui, c’est un travail qui demande une attention permanente. Il y a des hauts et des bas, nous sommes humains, et c’est tout à fait normal.
Comment as-tu surmonté ton burn-out ?
Du coup, comme tu parlais de santé mentale et du burn-out que tu as vécu, je comprends que la thérapie t’a beaucoup aidée à t’en sortir. Qu’est-ce qui t’a soutenue dans ce processus ? Il y a eu la thérapie, mais certainement d’autres choses aussi.
Ce qui m’a aidée, en effet, c’est la thérapie, mais aussi mon entourage. Le fait d’accepter que ça n’allait pas, d’être capable de me voir dans cet état et d’atteindre un point de non-retour avec moi-même, m’a permis de rebondir. À ce moment-là, je me suis dit : « Non, ce n’est pas possible, il faut que tu prennes soin de toi. » Reconnaître cela est un premier pas essentiel pour prendre soin de sa santé mentale.
La thérapie a été un élément clé, bien que le processus d’y aller n’ait pas été facile. Cela demande du courage, mais c’est nécessaire, et pour moi, c’était vraiment vital. Je suis très heureuse d’avoir fait ce travail sur moi-même, même si c’était difficile. Ce qui m’a aussi beaucoup aidée, c’est la rigueur que j’ai imposée à moi-même. Pour moi, l’amour de soi passe par cette rigueur : être disciplinée, avoir des routines saines. C’est aussi une manière de prendre soin de sa santé mentale en s’imposant des habitudes qui nous font du bien.
En fait, je pense que l’une des choses qui m’a le plus aidée, c’est de m’imposer une routine rigoureuse. Cela inclut faire du sport, m’engager dans des activités qui me nourrissent intellectuellement et émotionnellement, et surtout, créer beaucoup. Transformer cette expérience extrêmement difficile en quelque chose de positif a été indispensable pour moi. C’est un véritable travail quotidien qui permet de cultiver son bien-être et de prendre soin de sa santé mentale.
Comment trouver le bon psy pour soi ?
Ok, du coup, en lien avec ce que tu disais sur prendre soin de sa santé mentale, je pense que ça pourrait être utile d’avoir des conseils sur comment trouver un bon psy pour soi-même. Ce n’est pas toujours évident, comme tu l’as mentionné, d’entamer une démarche pour consulter un psy, et cela peut être encore plus compliqué de trouver la bonne personne qui te correspond, qui saura écouter tes soucis et t’aider à avancer. Toi, comment as-tu fait pour trouver quelqu’un qui te convenait ?
Eh bien, en réalité, je pense que c’est difficile de donner un conseil universel pour cela. C’est propre à chacun. Je ne peux pas dire : « Voici la méthode pour trouver un bon psy. » Il n’y a pas de recette magique. Comme pour beaucoup de choses dans la vie, c’est souvent une question d’énergie, de ressenti que l’on a en présence de son thérapeute.
Personnellement, à l’époque où je cherchais, j’ai simplement utilisé Doctolib et je me suis concentrée sur un quartier qui, à ce moment-là, me faisait du bien. Je voulais être dans un endroit qui m’apportait une certaine tranquillité, et c’est ainsi que j’ai trouvé quelqu’un qui correspondait parfaitement à mes besoins et à ma manière de prendre soin de sa santé mentale.
Tout s’est déroulé de manière fluide une fois que j’ai trouvé cette personne. Le conseil que je pourrais donner, c’est de trouver un thérapeute avec qui on se sent en sécurité, écouté et non jugé. Parfois, on peut tomber sur quelqu’un avec qui on ne se sent pas à l’aise, et il est important de le reconnaître. Il n’y a pas vraiment de règles ou de formules, mais c’est similaire à la recherche d’un médecin généraliste. Il faut juste trouver quelqu’un avec qui on se sent bien et avec qui on peut prendre soin de sa santé mentale en toute confiance.
Ouais, donc de ce que je comprends, il faut vraiment suivre son instinct et le feeling avec la personne pour voir si ça colle. Ce que tu dis est tout à fait vrai, c’est une question d’énergie vibratoire entre êtres humains.
Exactement. Il faut trouver une énergie qui résonne avec la tienne pour pouvoir avancer et prendre soin de sa santé mentale. C’est valable pour tout, que ce soit les amitiés, l’amour ou les relations professionnelles. D’ailleurs, je suis complètement d’accord avec ce que tu dis sur la thérapie. Moi aussi, je suis actuellement suivi par une psy, et je trouve que c’est vraiment bénéfique pour prendre soin de sa santé mentale. C’est hyper important.
Comment as-tu su ce qui était fait pour toi ?
Oui, et même les routines, comme tu disais : faire du sport, manger équilibré, sortir. Ce sont des choses qui sont vraiment importantes pour prendre soin de soi. Ce que tu dis sur le fait de trouver des activités qui nous nourrissent personnellement est aussi essentiel. Toi, je sais que ce qui te nourrit, c’est particulièrement la danse. Comment as-tu su que c’était ça qui te nourrissait plus que tout le reste ?
Alors, pour répondre d’abord à ta première question : non, je ne suis plus en thérapie depuis un peu plus d’un an, parce que je n’en ressens plus le besoin actuellement. En ce qui concerne la danse, pour moi, c’est toute ma vie. C’est un peu paradoxal, parce que quand ça ne va vraiment pas, je suis parfois incapable de danser. Mais en même temps, c’est précisément la danse dont j’ai besoin pour prendre soin de sa santé mentale, surtout quand je vais mal.
Quand ça va bien, la danse devient aussi un moyen d’extérioriser et de me sentir bien. C’est un espace safe pour moi, à travers lequel je peux raconter des histoires. Et j’ai la chance que ce soit également mon métier. C’est une activité qui m’a toujours permis de prendre soin de sa santé mentale en me permettant de m’exprimer et de partager, que ce soit mon histoire ou celles des autres.
Comment on raconte des histoires à travers la danse ?
Et du coup, comment fais-tu pour raconter des histoires à travers la danse ? C’est un sujet que je connais assez peu.
À travers l’interprétation, tout simplement. C’est en utilisant son corps pour raconter des histoires, sans avoir besoin de mots. Il n’y a pas de méthode précise, comme si on pouvait dire « voici la manière de raconter une histoire avec la danse ». C’est de la communication non verbale, quelque chose qui se ressent, qui ne se parle pas, mais qui se danse. Prendre soin de sa santé mentale peut aussi passer par cette expression corporelle, car cela permet de libérer des émotions sans avoir besoin de les verbaliser.
Les histoires se racontent avec le corps, avec les émotions, les intentions, et plein d’autres éléments. On peut faire passer mille messages sans avoir à prononcer un seul mot. C’est un langage universel qui, selon moi, est profondément lié à l’état d’esprit dans lequel on se trouve à un moment donné de sa vie. Prendre soin de sa santé mentale, c’est aussi être capable d’exprimer ce que l’on ressent à travers des moyens non verbaux, comme la danse.
Oui, c’est vrai, l’art en général est un reflet de nos expériences, de notre vécu. Chacun l’interprète à sa manière, en fonction de ce qu’il ressent et de l’énergie qu’il capte. C’est cette capacité à transmettre des émotions qui fait toute la force de la danse, je pense.
Exactement. C’est simplement raconter des histoires avec son corps, je ne saurais pas comment mieux l’expliquer. C’est quelque chose de très instinctif et naturel, que chacun peut ressentir et interpréter à sa manière. Et ça fait partie des moyens que j’utilise pour prendre soin de sa santé mentale, en me permettant de m’exprimer pleinement.
Pourquoi la santé mentale est-elle tabou dans les communautés afrodescendantes ?
Merci pour ces précisions pour notre épisode prendre soin de sa santé mentale. Je voulais revenir sur ce que tu disais à propos de la santé mentale, que c’était un sujet tabou et assez fréquent dans les communautés afrodescendantes. Est-ce qu’il y a des raisons spécifiques à cela ?
Comme je l’ai mentionné plus tôt, historiquement et culturellement, les communautés afrodescendantes ont toujours été encouragées à faire preuve de résilience face aux agressions, aux micro-agressions et aux violences qu’elles subissent depuis longtemps. Que ce soit l’esclavage, la ségrégation, le racisme systémique ou la xénophobie sous toutes ses formes, on apprend à ces communautés à rester silencieuses. Prendre soin de sa santé mentale est souvent relégué au second plan, car il faut avant tout « survivre » et ne pas faire de vagues.
On nous apprend à travailler plus dur, à être irréprochables, tout en nous faisant comprendre que nous ne serons jamais vus comme les autres. Cela pousse beaucoup de personnes à se dire qu’il vaut mieux ne pas parler, ne pas faire de bruit, et ainsi on finit par taire nos souffrances. Cette forme de résilience, bien qu’elle semble protectrice, nous dessert en réalité. Elle mène à des situations où l’on n’arrive plus à exprimer ses sentiments, à dire quand ça ne va pas. Prendre soin de sa santé mentale devient alors difficile, voire impossible, dans ce contexte de silence forcé.
Il y a aussi cette notion de « black joy », l’idée selon laquelle on attend des personnes noires qu’elles soient toujours souriantes, toujours heureuses. Par exemple, on entend parfois dire : « Ah, en Afrique, il fait beau, même si c’est la misère, ils sont toujours heureux. » Cette vision est erronée, bien sûr. L’Afrique est un continent riche, avec des personnes très fortunées, mais cette idée simpliste de la « pauvreté joyeuse » impose une attente émotionnelle qui nie la complexité des réalités vécues. Cela empêche les gens de prendre soin de leur santé mentale, car on leur demande d’accepter l’inacceptable avec le sourire.
Je pense que cette docilité forcée est une autre raison pour laquelle la santé mentale est un sujet tabou. On apprend aux membres de la communauté à accepter et à ne pas se plaindre, même dans des situations inacceptables. Prendre soin de sa santé mentale passe aussi par le droit de dire « ça ne va pas », mais cela reste un combat pour beaucoup de personnes afrodescendantes.
Je trouve que ton épisode avec Asli Ciyow sur le féminisme intersectionnel est vraiment complémentaire à cette discussion. Cela me rappelle qu’elle avait mentionné qu’on demande toujours aux personnes racisées comment elles gèrent le racisme, mais jamais à ceux qui perpétuent le racisme comment arrêter ces comportements. C’est une question essentielle, car prendre soin de sa santé mentale inclut aussi de ne plus avoir à supporter ce fardeau.
Exactement, et je pense que la manière dont la question est posée arrange les personnes privilégiées, car cela leur permet de ne pas se remettre en question, de ne pas examiner leurs privilèges, qui sont indéniables. Cela leur permet d’éviter de voir qu’ils existent et d’assumer leurs responsabilités. La question devrait être prise autrement : comment faire pour que les personnes majoritaires arrêtent de perpétuer ces idéologies racistes et mettent simplement fin à ces comportements ?
Je pense qu’une des clés, pour les personnes privilégiées, serait de donner plus souvent la parole aux personnes racisées et de créer des espaces où leur parole peut s’exprimer librement. Cela permettrait de montrer que nous pouvons avancer ensemble, sans opposition, et que prendre soin de sa santé mentale passe aussi par l’écoute de l’autre. Cela implique de prendre du recul et d’écouter véritablement les expériences de chacun et chacune, car nous ne vivons pas les mêmes réalités. Il y a tellement de choses à prendre en compte : le sexe, le genre, la couleur de peau, la religion, et bien plus encore.
C’est clair qu’il y a beaucoup d’aspects à considérer. Mais au-delà de la création de ces espaces, je pense que les personnes blanches et majoritaires doivent se poser des questions sur leurs privilèges. Elles doivent réfléchir aux situations qu’elles n’auront jamais à vivre simplement parce qu’elles ne sont pas racisées, et aux positions dans lesquelles elles placent involontairement ou consciemment les personnes racisées. Cette prise de conscience est essentielle pour que chacun puisse prendre soin de sa santé mentale dans un environnement plus équitable.
Je vais devoir partir dans dix minutes, mais c’est vraiment important d’apprendre comment les autres personnes vivent, surtout quand elles sont différentes de nous. C’est un travail d’écoute et de compréhension que beaucoup de débats effleurent sans vraiment approfondir. Je pensais donc que ce serait intéressant d’éclairer ce point avec ton point de vue, pour que je puisse mieux décortiquer la question et comprendre comment, nous aussi, nous pouvons contribuer à améliorer les choses.
Le mot de la fin “prendre soin de sa santé mentale”
Ok, ça marche. Si tu veux, on peut doucement passer à la conclusion, puisque tu dois bientôt nous quitter. Par rapport à tout ce que nous avons discuté, cet échange a été très enrichissant, comme tous les épisodes de Matrimoine Féministe. Alors, quel serait ton mot de la fin ?
Je pense que l’une des choses que j’aimerais dire, c’est de continuer à créer des espaces safe pour les personnes qui en ont besoin. Continuons à créer des espaces pour les minorités, où chaque parole est entendue, où chaque expérience est accueillie et respectée. Il est important de multiplier ces endroits où l’on se sent bien, où l’on peut être librement qui on est. C’est aussi une façon de prendre soin de sa santé mentale en étant dans un environnement où l’on se sent accepté.
Je trouve ta démarche vraiment géniale, car tu donnes la parole à plein de gens et c’est important. Il faut aussi être bienveillants les uns envers les autres, surtout aujourd’hui, dans le monde dans lequel nous vivons, où il se passe tant de choses. Prendre soin de sa santé mentale est plus nécessaire que jamais. Donc, si je devais dire quelque chose, ce serait de continuer à cultiver cette bienveillance et à créer ces espaces de liberté.
Merci beaucoup pour ton mot de la fin de notre épisode prendre soin de sa santé mentale. De toute façon, je mettrai en description tous les liens pour te contacter. J’invite vraiment les auditeurs et auditrices à échanger avec toi ou mes autres invités, car c’est essentiel pour forger son esprit critique et découvrir des expériences différentes de nos propres prismes. Prendre soin de sa santé mentale passe aussi par l’ouverture à d’autres vécus et perspectives.
Qui sont tes rôles modèles ?
Mes rôles modèles, j’en ai beaucoup autour de moi. Forcément, ma maman, les femmes qui m’entourent comme ma sœur, et une amie que je considère comme une sœur, Mariana Benengue, qui est une femme exceptionnelle et qui fait un travail remarquable. Il y a aussi Martine Bock, une autre femme extraordinaire. Ces femmes m’inspirent profondément et elles m’aident à prendre soin de sa santé mentale par leur force et leur résilience.
Parmi les artistes, il y a Baloji, un réalisateur exceptionnel, et Bonnie Banane, dont je trouve le travail incroyable. L’artiste Kelela m’inspire aussi énormément, tout comme bell hooks, qui m’a beaucoup apporté et que je considère comme une figure exceptionnelle. Toutes ces personnes ont eu un impact énorme sur moi, et leur influence m’aide à prendre soin de sa santé mentale en restant connectée à leurs œuvres et à leurs messages.
En réalité, toutes les personnes qui prennent l’initiative de donner la parole aux autres et de créer des espaces d’expression sont des rôles modèles pour moi. Elles montrent l’importance de l’écoute et de l’inclusion, ce qui est essentiel pour prendre soin de sa santé mentale. Quand je pense à des personnes comme Simone Leigh et toutes ces femmes incroyables, je me dis que leur travail est une véritable source d’inspiration pour avancer.
Oui, j’ai beaucoup de rôles modèles autour de moi, principalement des femmes inspirantes, et c’est un bonheur de pouvoir m’inspirer de leurs parcours. Elles me rappellent chaque jour l’importance de la bienveillance et de la solidarité, des valeurs qui sont également fondamentales pour prendre soin de sa santé mentale.
Quelles ressources recommanderais-tu aux personnes qui nous écoutent ?
Alors, déjà, tout dépend de ce que vous cherchez, mais la première ressource que je vous recommanderais, c’est vous-même. Soyez votre propre ressource. Apprendre à se connaître et à se faire confiance est essentiel pour prendre soin de sa santé mentale. Ensuite, je conseillerais évidemment les écrits de bell hooks, qui sont une véritable source de bien-être et d’inspiration.
Je recommanderais également le travail de Nesrine Slaoui, qui fait un travail exceptionnel. Je pense aussi au podcast Kiffe ta race de Rokhaya Diallo et Grace Ly, qui aborde des sujets essentiels sur la race et les expériences vécues par les personnes racisées. C’est une ressource précieuse pour prendre soin de sa santé mentale en explorant des perspectives diverses et souvent ignorées.
Je vous recommande aussi le travail de Mariana Benenge, qui fait un travail remarquable. Si vous en avez envie, je vous invite à écouter mon propre podcast sur la santé mentale, disponible sur Radio Rinse. Je pense que cela pourrait vous apporter des éclairages sur des sujets que nous avons abordés aujourd’hui, notamment sur la manière de prendre soin de sa santé mentale.
Super, merci pour ces ressources. Je mettrai tout en description. Je vais aussi explorer certains de ces travaux, car je ne connaissais pas tout. C’est vrai que certaines de ces personnes sont peut-être déjà passées dans les médias, mais parfois, on ne retient pas tous les noms.
Oui, c’est vrai, pourtant Rokhaya Diallo est une femme extrêmement connue. Je pense que tu seras très inspiré en découvrant son travail, surtout au vu des sujets que tu abordes dans tes podcasts. Elle fait un travail exceptionnel. Pour moi, le féminisme, c’est vraiment être pour les femmes, tout simplement, et ça inclut aussi de prendre soin de sa santé mentale en créant des espaces où toutes les voix peuvent s’exprimer.
Que signifie le terme féminisme pour toi ?
Pour moi, le féminisme, c’est se battre pour toutes les femmes, sans exception. Tout le monde devrait être féministe, car le féminisme, c’est la liberté, c’est le pouvoir, c’est aussi la vulnérabilité. C’est l’amour, l’unité, le vivre ensemble, et l’être ensemble. C’est la compréhension et la bienveillance. Et encore une fois, c’est se battre pour toutes les femmes et pour toutes les minorités, afin de créer un monde où chacune peut prendre soin de sa santé mentale dans un environnement de respect et de soutien.
C’est ce que j’allais dire. Je pense aussi que des personnes comme Rokhaya Diallo illustrent parfaitement ce combat, tout comme Martine Buck. Ce sont des figures qui œuvrent pour cette unité et ce soutien envers les femmes et les minorités.
Je te rejoins complètement sur ta définition du féminisme, elle est à la fois belle et actuelle. Le féminisme, c’est aussi une manière de s’assurer que chaque femme, chaque minorité, ait les moyens de prendre soin de sa santé mentale dans un cadre où elle est valorisée et respectée.
Qui aimerais-tu voir au micro de Matrimoine Féministe ?
Déjà, je pense directement à Rokhaya Diallo, évidemment. Mariana Benenge également. Ce sont des personnes qui, à mon avis, auraient beaucoup à apporter dans cette conversation, notamment sur des sujets liés au féminisme et à la manière dont elles prennent soin de leur santé mentale tout en menant leurs combats.
Merci à toi pour cette opportunité et cet échange enrichissant. J’ai vraiment apprécié nos discussions sur prendre soin de sa santé mentale.
Ciao, ciao à toutes les personnes qui nous écoutent et restons connectés avec ma newsletter !
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Ses rôles modèles et ressources mises en avant :
- Mental Health Radio par Stencia
- Les femmes qui m’entourent comme ma maman, ma sœur, et une amie que je considère comme une sœur,
- Mariana Benengue
- Martine Bock
- Baloji
- Bonnie Banane
- Kelela
- bell hooks
- Simone Leigh
- Soyez votre propre ressource.
- Le travail de Nesrine Slaoui
- Le podcast Kiffe ta race de Rokhaya Diallo et Grace Ly
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Episodes complémentaires
- Le féminisme intersectionnel avec Asli Ciyow
- L’Empouvoirement avec Clémence Mouéllé Moukouri