Bonjour aux personnes qui nous écoutent. Je suis en compagnie de Johanna Lemler, avec qui nous allons parler de son podcast Notre Haggadah, Récits de femmes. Notre Haggadah, C’est le premier podcast dédié aux récits de libération des femmes juives. Johanna, c’est ma collègue dans mon entreprise Change Factory, qui est un cabinet de conseil et centre de formation. Donc je trouve ça vraiment bien qu’on se retrouve dans cet espace pour parler de Haggadah.
Avant de parler de haggadah, peux-tu te présenter ?
Je suis Johanna Colette Lemler, dirigeante de Change Factory. Je suis coach professionnelle spécialisée pour les femmes et je suis également créatrice et hôte du podcast Notre Haggadah. Et je suis aussi l’heureuse maman dépassée de trois adorables enfants.
Ce podcast, c’est pour parler de ton podcast Notre Haggadah, par rapport aux femmes juives, je me disais que c’était quand même important dans un premier temps de mentionner quelles étaient les grandes fêtes juives. Enfin, je sais que, au moment où on enregistre cet épisode, on est au lendemain du lundi de Pâques. Dans la tradition juive ça se dit Pessah, mais j’avoue que je ne sais pas du tout les différences qu’on peut avoir avec les Pâques chrétiennes. Et je ne connais pas non plus les autres grandes fêtes juives etje me dis que ça peut être intéressant pour les personnes qui nous écoutent d’avoir toutes les informations pour mieux comprendre les grands événements de la tradition juive.
Présentation des fêtes juives
Il y a de nombreuses fêtes dans le judaïsme, je n’ai pas le temps de toutes les dire, mais je peux en présenter quelques-unes, et notamment celle de Pâques. Mais avant, je pourrais parler d’une fête qui est très régulière dans le judaïsme puisque c’est toutes les semaines. Il s’agit du Shabbat qui tombe du vendredi soir jusqu’au samedi soir, donc samedi toute la journée. Et qui est un jour de repos où on n’est pas censé travailler en souvenir de la création du monde. Même Dieu s’est reposé pendant un jour hebdomadaire après la création. C’est une fête très importante pour les Juifs, dans le monde juif. Qui est une fête dans laquelle on est amené à ne pas travailler, ne pas utiliser d’électricité, ne pas utiliser son téléphone portable et c’est un temps familial de repos. C’est une fête très importante. Ensuite, on a un calendrier de fêtes juives qui tombent toute l’année. Il y a notamment une fois par an une fête très connue : la journée du Kippour, la fête du Pardon. On parle souvent des juifs de Kippour qui ne fêtent que cette fête-là.
Il y a également Hanoucca, qui est la fête des Lumières, qui tombe à peu près en même temps que Noël. Il y a une grande fête, et on parle de plus en plus d’ailleurs des Juifs de cette grande fête de Pessah, donc c’est la Pâque juive. Qui n’a rien à voir avec la célébration de la Pâque chrétienne, qui est donc la fête de la Libération. C’est une fête dans laquelle on se souvient et où on revit la sortie du peuple juif de l’esclavage.
Ça dure une semaine et c’est une fête durant laquelle on mange seulement du pain azyme, donc du pain qui n’est pas levé, comme des petites galettes. Parce que le peuple, en sortant d’Égypte où il était tenu en esclavage, n’a pas le temps de faire monter son pain et donc traditionnellement, on mange ce pain-là. Et donc sans le vin qui est tout plat pendant cette fête. Et donc c’est la fête autour de laquelle j’ai construit mon podcast puisque quand le peuple… donc on voit bien que cette fête-là est fondamentale dans la tradition juive.
Et quand le peuple sort d’esclavage, il y a notamment le personnage de Myriam, qui est un personnage très important, qui va guider le peuple, en même temps que Moïse, hors d’Égypte, donc hors d’esclavage. Et il y a toute la questionde la libération qui se cristallise au moment de cette fête.
On parle de la libération et notamment pendant le premier soir et le deuxième soir de la page juive. On est amené à raconter la sortie d’Égypte, la sortie d’esclavage durant toute la soirée, accompagné d’un livret où on fait le récit de la libération du peuple.
Peux-tu présenter le personnage de Myriam ?
Myriam, c’est la sœur de Moïse, qui avec sa mère est sages-femme. Ce sont des personnages très importants, et même d’un point de vue féministe, c’est très important de les visibiliser pour ce qu’elles ont eu comme rôle dans la libération. Et on sait, par exemple, que les sages-femmes aujourd’hui jouent un rôle très important dans les luttes d’émancipation, notamment féministes. Et ce n’est pas anodin que Myriam et sa mère fussent de sages-femmes.
Quelle est la place des femmes dans la religion juive ?
Ce n’est pas du tout une question à laquelle on peut donner une réponse unique. Je dirais que c’est une place qui est à trouver entre les grandes figures des femmes bibliques. Il y en a plein d’autres, il y a Dina, Sarah, il y a énormément de femmes qui sont présentes dans la ville. Mais c’est une classe à trouver entre elles, le fait que le judaïsme se transmette aussi par les femmes, le fait qu’il y ait de plus en plus de femmes qui accèdent à des statuts de rabbins, de rabbines, donc de sachantes. De femmes qui détiennent du savoir.
Et le savoir peut être le pouvoir, le fait que comme partout ailleurs, les femmes n’ont pas toujours un espace de parole, elles ne sont pas toujours valorisées. Et elles peuvent y être victimes de discrimination en raison de leur genre. Il n’y a jamais eu une seule façon d’être juif et juive. Dans toutes ces différentes manières, il y a matière à penser pour trouver sa place ou pour trouver de multiples places pour que les femmes puissent dans leur ensemble se sentir bien dans leur judaïsme.
Que veut dire Notre Haggadah ?
Haggadah, ça veut dire le récit, ce qu’on raconte. Haggadah, c’est le nom du livret grâce auquel on va dire et revivre la libération chaque année lors de la célébration de Pessah, donc de la paix juive. Il faut savoir que la Haggadah c’est le texte qui est le plus édité et le plus réécrit dans le monde juif. Donc Haggadah est un texte très important qui est une compilation de différents textes qui nous aident par un jeu de mise en scène. Par exemple, il y a un plateau sur la table du CDR et il en est question dans le livret de la Haggadah où on va avoir plusieurs gestes qui vont soulever des interrogations des convives ou des enfants.
Dans la Haggadah, il va y avoir des lectures de passage de l’Exode, il va y avoir beaucoup de chants qui disent la libération, il peut y avoir des poèmes, il peut y avoir des commentaires, donc c’est une compilation de tout cela qui va nous aider à penser la libération. Donc il y a une Haggadah qui est dite traditionnelle que tout le monde suit, mais il y a aussi des réécritures qui sont des réécritures qui se servent de la matrice d’émancipation que représente ce récit, la Haggadah.
Et ces réécritures vont venir infuser d’autres luttes émancipatrices. Dans la Haggadah, Il y a donc des agadotes, au pluriel, qui sont antiracistes, des agadotes qui sont pour la paix, etc. Et ça devient un texte, si on utilise sa structure, qui peut accueillir plein de récits de libération. Voilà ce que veut dire Haggadah et pourquoi c’est un texte important.
Pourquoi tu as lancé Notre Haggadah et créé cet espace ?
J’ai lancé Notre Haggadah parce qu’à partir du moment où on valorise les récits et qu’on a pas mal de questions, ce qui était mon cas, j’ai décidé d’enquêter sur comment les femmes juives se racontent à travers leur haggadah. Et comment ça passe, par quoi ça passe d’être une femme juive. Évidemment, comme je l’ai dit, il n’y a pas une seule raison et une seule façon de dire. Et ce sont toutes ces façons-là qui m’intéressaient dans Notre Haggadah. Pourquoi ?
Parce que souvent, enfin jamais, j’avais entendu des femmes parler à l’intersection entre féminisme et judaïsme. Or, on sait que l’intersectionnalité des identités permet de mieux comprendre, de mieux s’approprier le langage, de mieux savoir où on se positionne dans l’intersection de ces identités. Et c’est vraiment ça que j’ai voulu aller chercher. C’est le pourquoi de ma prise de micro avec Notre Haggadah, ma prise de parole et surtout de tendre le micro aux autres femmes pour savoir ce qu’elles avaient à en dire. Parce dans Notre Haggadah, qu’elles sont les premières concernées et qu’on a envie de savoir ce qu’elles ont à dire et souvent, elles le disent très bien d’ailleurs.
Que signifie le tambourin dans la religion juive qu’il y a sur ta jaquette de podcast Notre Haggadah ?
Le tambourin de la jaquette de Notre Haggadah part du personnage de Myriam. Parce qu’au moment où Myriam guide le peuple hors de l’esclavage, elle sort d’un tambourin et les femmes suivent Myriam dans un champ dans des danses de libération, pour dire la joiede la libération, de sortir d’esclavage. Et ce tambourin sur la jaquette de Notre Haggadah symbolise ça, symbolise à la fois une prise de place des femmes, à la fois le fait de faire du bruit et à la fois d’être dans la danse et dans la joie d’être libérée.
Est-ce que n’importe quelle personne juive peut réécrire son propre Haggadah de la libération ?
Alors, je fais avant de répondre à ta question un tout petit aparté. Quand tu dis une personne juive, je tiens quand même à préciser ma ligne éditoriale qui dit femme juive. Il faut définir ce que c’est être une femme, il faut définir ce que c’est être une juive. Ce n’est pas du tout des questions qui sont faciles. Et je prends femme au sens de classe politique.
C’est pourquoi, dans Notre Haggadah, j’interviewe aussi bien des femmes citées que des minorités de personnes et qui ont quelque chose à dire à la fois de leur position et du fait d’avoir une histoire juive. C’est ça qui est guide. Donc il y a des personnes qui passent à mon micro de Notre Haggadah et qui sont, d’après la loi juive, pas considérées comme juives, mais qui ont une histoire juive et ça me semble important de le noter parce que toutes les personnes qui sont traversées par ces identités-là, leur discours m’intéresse, leur récit m’intéresse pour Haggadah.
Ensuite, n’importe qui peut réécrire son Haggadah. Après, quel est l’impact que ça a, ça dépend de la portée de la personne. Mais je dirais ce qu’il faut retenir, c’est qu’un texte qui ne me parle pas, je ne vais rien en faire. Donc l’idée d’un texte comme celui de la Haggadah, l’idée, c’est que ce qui en est dit et ce qui est véhiculé comme sens là-dedans. Donc le sens de la libération, c’est quelque chose qui doit me parler. Si c’est complètement abstrait et théorique, alors ça ne m’intéresse pas de le relire chaque année. Ce qui m’intéresse, dans la Haggadah, c’est comment un récit plurimillénaire, je vais pouvoir trouver du sens et quelque chose qui va me servir dans ma vie de tous les jours.
Par exemple, qu’est-ce que ça dit de moi si ma liberté se fait au prix de la liberté de quelqu’un d’autre ? Ça, ce sont des pensées, des questions qui sont féministes, complètement. Je pense à notamment Silvia Federici par exemple, qui a écrit le Caliban et la sorcière. Qui parle de ça, du prix à payer, de sa liberté. Donc ce sont des questions éminemment actuelles et c’est la réécriture de textes plurimillénaires qui me permettent de réactualiser du sens constamment. Et d’ailleurs, c’est la raison pour laquelle cette fête a toute sa raison d’être chaque année. C’est que chaque année ça a du sens que je repense la libération. Parce que la liberté, ce n’est jamais un état acquis.
C’est toujours un devenir libre. Et donc mon devenir libre, il s’articule d’une certaine manière cette année, il s’articulera peut-être d’une autre manière l’année prochaine et c’est ce chemin-là qui est intéressant.
Vous souhaitez écouter et lire plus d’interviews féministes comme celles de Johanna, autrice du podcast Notre Haggadah ? Découvrez mes autres podcasts Matrimoine Féministe !
Ça veut dire quoi pour toi, devenir libre ?
C’est une question qui n’est pas facile, mais j’ai le sentiment, alors on va fêter Pessah dans un mois, que le fait d’avoir permis la libération de la parole auprès des femmes et des hommes grâce à mon podcast m’amène à penser que oui, l’introspection, les questionnements personnels peuvent amener aussi à des mouvements collectifs. À des libérations collectives. Et je crois que ça aurait été l’une des unes de mes plus grosses avancées en termes de libération cette année, pour moi.
Ça a été un peu l’heure du bilan pour Notre Haggadah. Effectivement, cette année est coulée avec plus de récits de femmes, de Haggadah, qui ont rassemblé à elles seules l’équivalent de trois Olympia complet en termes d’écoute. Donc oui, ça a été à la fois un bilan et à la fois une célébration. C’est-à-dire que j’ai voulu qu’on célèbre.
En tant que coach, on célèbre les victoires, n’est-ce pas ? Et on invite les coachés à le faire, donc j’ai vraiment voulu m’appliquer ça et me dire voilà. Il y a un an, je commençais toute seule dans ma chambre à enregistrer la voix des femmes dans Notre Haggadah. Et au bout d’un an, une communauté s’est formée autour du podcast Notre Haggadah. Et c’était très beau de pouvoir rencontrer les auditeurs et auditrices du podcast Notre Haggadah.
Donc ça, c’était clairement quelque chose que je voulais faire, aller à la rencontre des personnes qui écoutent. Et aussi jeter les bases de la suite, c’est-à-dire qu’on a fait un an de recueil de récits, de Haggadah. J’ai testé plein de choses, j’ai regardé comment réagissait aussi le public autour de la Haggadah.
Et là, il y avait à la fois la joie de la libération de la parole dans Notre Haggadah, à la fois la rencontre avec les auditeurs et auditrices, et à la fois jeter les bases du chemin du podcast Notre Haggadah, vers notamment une réécriture francophone de la Haggadah. Parce qu’il y a des traditions de réécriture féministe de la Haggadah, et c’est ma prochaine étape : réécrire collectivement avec d’autres femmes une Haggadah des femmes.
Comment comptes-tu faire pour écrire cette Haggadah féministe avec d’autres femmes ?
Écrire une Haggadah avec d’autres femmes est encore à l’état embryonné aujourd’hui. Ce qui est sûr, c’est qu’on a commencé à lancer une ébauche avec les femmes qui étaient présentes sur scène lors du live du podcast Notre Haggadah. À jeter les bases d’une réécriture de Haggadah, à quoi ça pourrait ressembler, quels seraient les textes, quels seraient les chants.
Et pour l’instant, on doit se revoir et retravailler cette ébauche. Ce qui est sûr, c’est que tous les matériaux du podcast seront réutilisés pour cette Haggadah des femmes. Et ce qui est sûr aussi, c’est que je veux que ce soit un projet collectif. Ce seront des ateliers, certainement. Je suis en train de réfléchir au format. On sera plusieurs à travailler sur ce projet de Haggadah.
La sororité est centrale dans Notre Haggadah. Il y a plusieurs femmes qui sont passées dans le podcast Notre Haggadah qui le disent très bien. C’est-à-dire si la libération est faite toute seule, elle n’a aucun sens, elle ne peut avoir du sens que dans un élan collectif. Et ça a envie de s’ouvrir à d’autres récits, d’autres Haggadah, à d’autres manières d’être au monde et aussi à collectivement rendre désirable la place des femmes, que ce soit dans le monde en général et dans le monde juif en particulier.
C’est-à-dire qu’est-ce qui va rendre ces identités et l’intersection de ces identités possibles, joyeuse, et qu’on ait envie d’en faire partie. Et j’ajoute que d’entendre les femmes, d’entendre leur récit, leur Haggadah, de voir comment elles négocientleurs différentes réalités, accroît, augmente la sororité.
De les voir et de les entendre, elles m’impressionnent toutes énormément, je trouve qu’elles sont vraiment admirables. Donc ça augmente ça, ces liens, ça crée des liens très forts.
As-tu d’autres conseils à partager pour aller plus loin sur cette pensée de Haggadah ?
Il y a une phrase de Madeleine Albright que j’aime beaucoup. Elle dit, « il y a une place spéciale en enfer réservée pour les femmes qui n’ont pas tendu leurs mains aux autres femmes. »
Je trouve que c’est intéressant. Alors, j’y ai consacré d’ailleurs un épisode particulier sur la sororité. Et c’est une question que se sont posée plein de féministes, notamment Bell Hooks, qui est une féministe noire américaine. Elle pose la question de la solidarité. Je pense que c’est très important de conscientiser le fait que dans un système matriarcal, les femmes sont invitées à être des rivales permanentes.
Parce qu’il y a très peu de place pour les femmes et les femmes sont encouragées à se battre pour obtenir une place. Et je crois que de le conscientiser et de se dire qu’on n’est pas rival, mais qu’on a tout intérêt à être dans une démarche collective. Accroître la sororité, accroître les liens.
Je vous invite à écouter cet épisode particulier sur la sororité qui déconstruit un petit peu la façon qu’on a d’être, ça se voit beaucoup en entreprise aussi, on a toujours des femmes qui se tirent dans les pattes.
Pas toujours et pas seulement, mais ça peut exister ce genre de comportement et se rappeler qu’on peut faire autrement, que les femmes sont pas comme ça, c’est pas inscrit dans notre ADN, le crêpage de chignon, c’est vraiment parce qu’on est encouragé dans ces comportements.
Et ça me fait penser à un autre concept utilisé par Adrienne Rich, qui est celui de la femme-alibi. Adrienne Rich, elle parle de femmes Alibi pour désigner ces femmes qui sont très peu nombreuses, qui sont placées à des postes de pouvoir et qui vont servir d’Alibi à tout le monde, d’Alibi au système patriarcal qui va dire, vous voyez bien que les femmes peuvent aussi accéder à des postes de pouvoir, donc il n’y a pas de problème, il y a des féministes qui revendiquent des choses qui n’ont pas lieu d’être, puisqu’il y a des femmes qui sont à des postes de pouvoir.
Mais il y a aussi quelque chose de pervers là-dedans. En plus on va louer les caractéristiques de cette femme en disant qu’elle est à cette place-là parce qu’elle est exceptionnelle. Ce qui voudrait dire que toutes les autres femmes ne le sont pas et que c’est pour ça qu’elles ne peuvent pas accéder à des postes de pouvoir.
Je trouve que cette notion de femme alibi permet justement de repenser le fait qu’il y a une rivalité seulement parce qu’il y a très peu de place qui est accordée aux femmes de manière générale à des postes de pouvoir. Et ça invite à penser que non, ce n’est pas parce que cette personne est exceptionnelle. On a toutes des potentialités qui ne cherchent qu’à s’exprimer. Et les femmes aussi peuvent encourager ces potentialités entre elles.
Peut-être pourrais-tu nous donner un exemple concret de femme-alibi ?
Pour répondre à ta première question, un exemple de femme à Libye pourrait être une femme Première ministre dont on dira : « Vous voyez bien que les femmes peuvent être Premières ministres. » Cela pourrait aussi être une écrivaine comme Alice Zeniter. On cite souvent une femme philosophe, comme Hannah Arendt, en donnant l’impression qu’elle est la seule femme philosophe, ce qui est faux. Il y a de nombreuses femmes philosophes, mais elles sont peu étudiées.
Néanmoins, une seule femme est souvent mise en avant, comme si cela suffisait à visibiliser toutes les autres femmes, philosophes, chercheuses, autrices, etc. Voilà des exemples de femmes-alibi qui me viennent à l’esprit.
Déconstruction de la rivalité féminine et invisibilisation des femmes
De manière générale, le côté intersectionnel, le fait de visibiliser et d’entendre des personnes qui sont à l’intersection de plusieurs identités est toujours intéressant. Parce que c’est des vécus et des parcours qu’on gagne à entendre, de manière à conscientiser l’expérience des gens qui nous entourent. Ça, c’est toujours vrai. Ensuite, il y a des actions à mettre en place dans l’entreprise, évidemment, il y a des formations, des ateliers, j’anime de nombreux ateliers, de marque employeur par exemple, dans l’industrie, comment industrialiser les métiers.
Comment féminiser les métiers de l’industrie, comment libérer aussi la parole, comment valoriser des initiatives de femmes, comment ne serait-ce que mettre en place des vestiaires pour les femmes pour qu’elles aient aussi des expériences de travail qui ne sont pas tout le temps discriminantes à cause de leur genre. Donc il y a des formations, des coachings, des accompagnements pour aussi amoindrir les croyances limitantes qui nous empêchent d’avancer parce qu’on a aussi nous en tant que femmes intégrées tout un tas de croyances limitantes qui font que
On est persuadé qu’on ne peut pas gagner plus d’argent, on est persuadé qu’on ne peut pas atteindre certains postes, on est persuadé que ce n’est pas pour nous, etc. Conscientiser tout ça au sein de l’industrie, c’est possible grâce à l’intelligence collective, grâce à des ateliers, grâce à de la formation, évidemment, et c’est un premier pas.
Comment une femme juive peut faire pour déconstruire ses croyances et avoir plus d’estime d’elle-même ?
Alors, juste avant, en préambule de ma réponse, je voudrais dire que ce n’est pas toujours aux femmes de trouver les solutions à un système qui les oppresse. Très clairement. Ça me fait penser à une caricature qui est parue dans le New Yorker, où on voit une femme être attachée, se faire brûler sur un bûcher et une autre femme qui lui dit si tu as considéré à faire des cours de yoga, apprendre des cours de yoga, pour baisser ton stress, parce que là effectivement, tu m’as l’air un peu stressé d’être sur le bûcher. Non, ce n’est pas toujours aux femmes d’aller faire du yoga, d’aller travailler sur elles-mêmes pour combattre un système.
Encore une fois, les mécanismes de domination leur sont totalement défavorables. Donc l’idée, c’est de bien être consciente de ça, que c’est un effort de toute la société et pas seulement des femmes qui doivent être faits. Je parle de nous toutes, qui avons intégré, que je renvoie à Mona Cholet, qu’on doit se faire toute petite, pas trop prendre de place, pas trop prendre la parole. Il y a des façons quand même de s’en rendre compte et de lutter contre notre petite voix intérieure qui nous dit non, mais quand même, tu ne vas pas te mettre sur des talons hauts parce qu’on va voir que toi était déjà grande, non, mais tu ne vas pas prendre la parole, etc. Les femmes se font constamment couper la parole, ce n’est pas moi qui le dis, ce sont des statistiques, elles ont beaucoup moins la parole dans les médias.
Donc à la fois il faut réhabiliter le temps de parole des femmes et à la fois faire taire cette petite voix. Et ça passe par du coaching parce que ça se joue à chaque fois pour des personnes à d’autres endroits. Donc apprendre à prendre la parole et à ne pas se faire petite, c’est des choses qu’on peut débloquer et qui peuvent nous libérer d’un syndrome de l’imposteur.
Comment tu fais pour accompagner des femmes qui ont des croyances limitantes ?
Alors, je propose des coachings, j’ai plusieurs protocoles de coaching, j’ai des protocoles classiques deséances d’une heure et j’ai lancé deux protocoles spécifiques, l’un lié à l’argent pour déboîter les croyances limitantes liées à l’argent.
Et l’autre aussi sur comment s’aligner avec son désir ou son non-désir d’enfant, parce que c’est quelque chose qui vient souvent, c’est une question qui naît très souvent chez les femmes qui mènent leur carrière et qui ont ce désir d’enfant. Est-ce que c’est le bon moment ? Est-ce que j’en ai vraiment envie ? Est-ce que je suis avec la bonne personne ? Quand on sait la charge mentale qui pèse sur les femmes maman ?
C’est aussi des questions qui sont très importantes, que je pose aussi dans Notre Haggadah. Et après, comment je les aide ? J’ai pas mal de ressources que je conseille pour donnerdes clés pour penser son être femme dans sa vie perso ou dans sa vie professionnelle.
Il y a pas mal d’outils qu’on utilise en coaching, des protocoles très clairs pour travailler sur nos croyances limitantes. Et j’envisage toujours mes cycles de coaching avec de la bienveillance piquante, c’est-à-dire que c’est toujours, j’accueille toujours ce qui est dans un espace sage, ça, c’est très important pour moi.
De cadrer l’espace de coaching comme un endroit où peut se dire absolument tout sous le sceau de la confidentialité et du non-jugement. Mais je dis une bienveillance piquante parce que justement à certains endroits ça vaut le coup de relever ce qui est dit par la coachée, par la personne que j’accompagne.
Pour accélérer et accentuer les prises de conscience. Et c’est dans ces prises de conscience et par un jeu de questions que va advenir, je pourrais dire, une certaine libération des croyances.
Mais d’ailleurs, par rapport à ça, je pense que c’est important de mentionner que moi-même j’ai été coachée par Johanna l’an dernier quand j’étais en pleine construction, en train de poser les bases de mon média. Et c’est vrai que les conversations qu’on a eues, ça m’a permis de débloquer pas mal de choses sur notamment comment ce podcast, la façon dont il est fait actuellement, c’est aussi grâce aux fruits des réflexions que j’ai pu avoir avec toi.
Parce que c’était important de tout dérouler, de savoir quel ton je voulais donner, quelle façon je voulais le faire, etc’était difficile d’avoir un propre recul par rapport à ces propres questionnements, mais avoir cette bienveillance piquante qui vient t’apporter un œil neuf et qui vient te challenger, mine de rien ça permet de pouvoir aller toi-même par la suite à force de réflexion et de travail vers ce que tu as envie d’aller.
Et, là, ce travail qu’on a mené en amont, ça permet mon travail actuel sur la libération aussi des paroles féministes. , oui, tout est une question de libération de paroles dans ce podcast. Et, ça m’a amené à vouloir te demander d’où vient ton féminisme, pour le coup.
De plein d’endroits, je dirais. C’est un ongoing process. J’ai eu plusieurs révélations féministes. J’en ai eu à la naissance de mes filles et de mon garçon. Ça m’a posé plein de questions sur la place qu’auraient ces enfants dans le monde, clairement.
Et puis il y a pas mal de lectures aussi qui m’ont ouvert l’esprit là-dessus, notamment ma première lecture, c’est une amie qui me l’a offert, Anaëlle Unigman, qui est aujourd’hui complètement impliquée d’ailleurs dans la réécriture de la régate des femmes, qui m’a offert une chambre à soi de Virginia Woolf. Et c’était il y a huit ans maintenant.
Et cette lecture suivie par d’autres, les Trois guinées de Virginia Woolf, puis évidemment Virginie Despentes, Bell Hooks, il y en a plein, Adrienne Rich que j’ai déjà citée. Ça a commencé à éveiller vraiment ma question féministe, ma pensée féministe.
Et c’est quelque chose que je vois très clairement aujourd’hui avec les auditrices et les auditeurs de Notre Haggadah, tout ça vient confirmer des intuitions que j’avais avant d’avoir une pensée articulée féministe. C’est-à-dire qu’on vit dans un monde où on perçoit, enfin moi en tout cas c’était mon cas, j’ai l’impression que je n’étais pas la seule, je percevais très clairement des mécanismes structurels qui étaient à l’œuvre, mais qui me dépassaient complètement et de lire des féministes.
Ça permet de se dire qu’on n’a pas été la première à le penser, qu’il y a un continuum de la pensée féministe qui nous aide drôlement à conscientiser et à identifier ce qu’on est en train de vivre. Ça, c’est de vraies révélations. Quand Woolf parle d’avoir une chambre à soi, tout à coup, on se dit, mais attend, elle ne dit pas juste une chambre à soi, elle dit un peu d’argent et une chambre à soi. Et dans les Trois guinées, elle développe ça. Oui, parce que, c’est le début de la libération et de la possibilité d’une pensée singulière.
Eh bien, de lire ça, à un moment où on est dans les couches des enfants, le travail, que l’on vit dans un espace où tout est absolument saturé et où on n’a pas d’espace pour penser, cette lecture vient de dire, OK, ton intuition était juste et il y a des femmes qui avant toi, dans une solidarité, dans une solidarité, dans tout ça, ont pu exprimer ce que tu vis.
Voilà, et ça, c’est la naissance de mon féminisme, de me dire, mais il faut, OK, il faut lire plus. Je n’ai pas fini encore de lire tout ce qui a été dit, tout ce qui a été pensé sur ces mécanismes-là. Voilà, c’est la naissance de mon engagement et de ma pensée féministe. Et ensuite, je vais quand même dire un mot.
Du travail remarquable qu’a fait Lauren Bastide avec son podcast La Poudre, qui a fait énormément de saisons, je crois, ou saisons, peut-être, qui a été la première, c’était très très innovant ce qu’elle a fait, la première à donner la parole à des femmes sur un temps long, c’est quelque chose qu’on n’avait jamais fait avant, que je n’avais jamais entendu, et qui a ouvert la voie à plein d’autres femmes dont moi.
C’est vraiment très beau tout ce que tu nous dis, surtout que je te rejoins complètement sur le fait qu’on n’a pas conscience que le féminisme, c’est quelque chose qui existe depuis des générations et des générations et parce que justement, on n’est pas informé, la société invisibilise les femmes et donner cette parole aux femmes.
Lire des écrits de femmes, écouter des femmes, parler, écouter des podcasts de femmes autres que Notre Haggadah, ça permet aussi de construire sa propre identité dans une certaine mesure puisque tu vas apprendre ce qui colle à toi, ce que tu as envie d’expérimenter dans ton propre féminisme.
Et dans ta propre vie, perso, pro, pour te donner tes propres clés puisque chacun, on a de son propre chemin à tracer et, être guidé, ça nous permet de rendre la vie tellement plus belle, tellement plus simple dans le sens où il y a cette sororité qui est là, qui émane d’autres femmes, qui ont créé des choses pour d’autres femmes et d’un côté, c’est très poétique. C’est comme ça que j’interprèterai.
Alors oui, c’est très poétique et la poésie a un rôle très très important dans notre jade et dans les luttes émancipatrices de toute façon. Et oui, il y a cette invisibilisation au fait qu’on n’a pas conscience du tout du travail qui a été fait pendant des générationspar les femmes.
Le mot de la fin
À côté de Notre Haggadah, tu es aussi poète. Si tu pouvais nous en dire un petit mot ?
Oui, j’ai aussi un compte Instagram où je publie de la poésie, je publie aussi souvent dans des revues poétiques, parce qu’il y a une vie poétique en France et à l’étranger, d’ailleurs aux États-Unis, au Canada, via des revues poétiques qui sont des trésors de réinvention continue de la langue. Oui, il y a un lien très étroit entre féminisme et poésie, parce que la poésie permet une réappropriation du langage. Ça permet, comme dit Monique Wittig, de trouver des manières de dire les choses comme si c’était pour la première fois.
Et je pense que ça, c’est intéressant, ça fait le lien à la fois avec Notre Haggadah, avec les luttes féministes, avec les réécritures. Dire les choses comme si elles étaient dites pour la première fois, ça veut dire comment je fais pour que la parole qui circule dans le monde fasse sens pour moi.
Et si ce mot-là, Haggadah, je pouvais l’utiliser, mais dans un sens un peu différent, si ce mot-là, je l’ai collé avec un autre mot pour faire devenir un sens différent et donc c’est l’appropriation du langage et comment on dit les choses c’est pour moi un premier pas vers la libération et pas que pour moi ce n’est pas du tout un hasard si les femmes que j’ai citées sont pour la plupart aussi des poétesses.
Je peux ajouter à la liste Ursula Le Guin qui est une grande écrivaine de science-fiction qui est également poétesse, Margaret Atwood qui est l’écrivaine qui a écrit The Handmaid’s Tale, La Servante écarlate, qui est, elle aussi, une poétesse. Audre Lorde, une afro-descendante américaine qui, pareil, est une poétesse. Ce n’est pas un hasard. Ces femmes-là ont écrit de la poésie parce que c’est un acte, de prise de parole et d’une prise de parole de l’endroit où on est. De l’endroit où on est pour faire advenir un sens différent. C’est le début de la révolution pour moi, la poésie. Très bien.
J’ai l’impression que tout ce que tu nous as dit sur la poésie en vrai ça fait vraiment une belle conclusion par rapport à tout ce qu’on s’est dit. Enfin, on pourrait interpréter ça limite comme le mot de la fin. Tu veux rajouter encore une petite chose et comme ça après, on passe pour les cinq dernières minutes à mes dernières petites questions.
J’adore finir sur la poésie. Merci beaucoup. J’ai énormément de femmes qui m’inspirent, dans les femmes qui m’entourent, évidemment les femmes de ma famille.
Avec grand plaisir. Voilà, on va passer sur les cinq dernières questions que je pose généralement au micro de matrimoine féministe.
Qui sont tes rôles modèles ?
Ça peut être des femmes juives comme des femmes non juives. Ou les deux.
Ma grand-mère, je me présente dans mon podcast comme Johanna Collette Lemler parce que je porte en deuxième prénom le nom de ma grand-mère Collette qui est vraiment un modèle, qui a été un modèle pour moi dans sa résilience, dans le don de soi à l’autre et à la fois dans l’injustice totale de l’invisibilisation de ce qu’elle a fait pour la famille et donc.
Par mon engagement aujourd’hui, c’est aussi une manière de réhabiliter qui elle a été et comment dans le carré, le prendre soin des femmes, il y a quelque chose de si juste, si vrai et qui gagne à être valorisé aujourd’hui pour que le monde soit meilleur, ça, j’en suis convaincue.
Voilà, je parle de ma grand-mère, mais il y a aussi ma mère, ma belle-mère, c’est des femmes qui sont importantes, qui ont un rôle très important dans ma vie. Après, toutes les femmes que j’interviewe, encore une fois, toutes les femmes qui passent à mon micro sont des femmes pour qui j’ai une admiration immense et qui m’inspirent, et qui sont des modèles d’ouverture, de toutes leurs actions, sont faites.
C’est peut-être un lieu commun, mais ça me semble tellement important. Toutes leurs actions sont tournées vers les autres avec beaucoup d’amour. Et je trouve que c’est très beau d’être entouré par ces femmes-là. Et ensuite, si je reprends dans la tradition juive, oui, il y a effectivement ce personnage important et intéressant de Myriam. Il y a les filles de Tselofrade qui viennent réclamer un héritage parce qu’elles n’ont pas eu de frère.
Qu’elle, en tant que femme, elles doivent avoir part à l’héritage, donc c’est symboliquement l’héritage de ce qu’on charrie dans notre histoire. Et Dieu leur donne raison.
Il y a la reine Esther aussi qui a un rôle très important. Toutes ces femmes sont Déborah qui est une femme juge dans la Torah. Toutes ces femmes-là sont éminemment importantes, éminemment libres et sont des rôles modèles, chacune à leur manière.
Merci pour ce partage, c’est vrai que ça donne envie de toutes les connaître encore une fois. , nos dernières petites questions.
On parlait de ressources, tu nous as parlé évidemment de la Chambre à soi, de Virginia Woolf. Si tu as d’autres ressources à nous partager. Après, c’est vrai que le temps file. J’aimerais bien continuer cette discussion pendant longtemps, mais malheureusement, il faudra faire court.
Non, mais je crois que c’est, en tout cas pour les personnes qui ne connaissent pas et qui veulent rentrer dans le féminisme, je pense que ça, c’est vraiment des références très importantes, une chambre à soi de Virginia Woolf, et à Monique Wittig aussi, la pensée straight, Mona Cholet, toutes ces femmes se gagnent à être lues, Virginie Despentes avec King Kong Theory, qui semble aussi un incontournable.
Ou des podcasts évidemment.
Alors que signifie le terme féminisme pour toi ?
Alors, je crois que c’est vraiment une lutte émancipatrice. J’ai du mal avec l’idée que ce soit seulement un mouvement pour l’égalité en droit, parce qu’on sait que l’égalité en droit, c’est la partie émergée de l’iceberg et que ce n’est pas parce qu’on a de droits égaux, ce qui est le cas aujourd’hui en France, et ce qui est une chance immense.
Et mesurer le privilège que c’est. Néanmoins, ce n’est pas parce que le droit est acquis, que l’égalité en droit est acquise et que le reste, que l’égalité sociale, économique est vraie. Et donc, le féminisme, c’est effectivement quelque chose qui est bien plus large que l’égalité en droit.
Et pour moi, ce serait ça, ce serait cette recherche sans cesse renouvelée d’un monde où les mécanismes de domination à l’œuvre sont anéantis. Je vais refaire tout ça. Pour moi, le féminisme, ça va au-delà de la simple égalité en droit. Ce serait, je dirais, un engagement, une utilisation pour un monde où les mécanismes de domination sont. Le féminisme, c’est une bonne entrée en matière pour penser tous les mécanismes de domination qui sont à l’œuvre, que ce soit par la classe, par le genre, par la religion, par la couleur de peau, etc.
Qui aimerais-tu voir au micro de Matrimoine Féministe ?
Plein de femmes, énormément de femmes. Je pense là tout de suite à Charlène Moreau, qui a un podcast qui s’appelle les aligner. Je pense à Aude Hayot, qui a un podcast sur la midlife et la ménopause. Je pense à Rebecca Amsellem, qui a une newsletter qui s’appelle Les Glorieuses, qui est passionnante. Je pense à Lauren Malka, qui a un livre, sorti un livre sur les mangeuses, qui s’appelle Les Mangeuses sur le rapport des femmes à la nourriture.
C’est très chou.
Merci beaucoup. Justement, Aude Hayot, je l’interviewerai à partir du mois de mai, donc elle arrivera dans les épisodes sous peu. Et pour les autres, ça sera avec un grand plaisir de les interviewer également. En tout cas, merci beaucoup, Johanna, pour ton temps et ton podcast Notre Haggadah.
C’était un épisode très enrichissant autour de Notre Haggadah, comme tous ceux de Matrimoine féministe, c’est vrai, mais ça m’a fait vraiment plaisir de discuter avec toi. J’ai appris plein de choses, on a parlé de plein de choses et c’était ultra-enrichissant et full valeur ajoutée pour les personnes qui vont nous écouter. Je mettrai dans la description les liens pour suivre Johanna, la créatrice de Notre Haggadah sur ses différents réseaux sociaux, écouter son podcast évidemment.
Cet épisode sur Notre Haggadah vous a plu ? N’hésitez pas à vous abonner à ma newsletter !
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Les rôles modèles de Johanna Lemler et ressources mises en avant :
- Sa grand-mère Colette
- Mona Chollet
- Audre Lorde
- Adrienne Rich
- bell hooks
- Myriam
- Les filles de Tselofrade
- La reine Esther
- Ursula Le Guin
- La Chambre à soi, Virginia Woolf.
- La pensée straight Monique Wittig
- King Kong Theory, Virginie Despentes
- La Servante écarlate, Margaret Atwood
- Podcast La Poudre de Lauren Bastide
Retrouvez Johanna Lemler
- Sur LinkedIn
- Sur Notre Haggadah
- Sur Change Factory