La chanson flowers de Miley Cyrus fait allusion au mariage de Miley Cyrus avec l’acteur australien Liam Hemsworth, dont elle est séparée depuis 2020. La date de sortie de ce single, le 13 janvier, correspondant au 33e anniversaire de Liam Hemsworth, a éveillé des soupçons. Cependant, la pique lancée par la chanteuse à l’égard de l’acteur demeure assez discrète.
Grâce à la chanson flowers, la chanteuse a remporté son premier Grammy pour la meilleure performance pop solo. En effet, il a été écouté plus de cent millions de fois dès la première semaine de sortie et est entré dans le Billboard Hot 100 américain.
La chanson flowers s’inscrit dans la rubrique numérique de la féministhèque.
Les sources de l’article : Explication paroles, Journal de Montreal, Konbini, BFMTV, Le Figaro, actu.fr.
Les origines de la chanson flowers
Le titre flowers évoque subtilement leur histoire passée et rappelle fortement le titre « When I Was Your Man » de Bruno Mars, ce qui n’est pas un hasard. En effet, Miley Cyrus y fait une interpolation : elle reprend la mélodie existante, mais réécrit les paroles pour y répondre de manière directe et affirmée.
Dans la version originale de Bruno Mars, sortie en 2012, on retrouve ces paroles :
- « I hope he buys you flowers » (J’espère qu’il t’offre des fleurs)
- « I hope he holds your hand » (J’espère qu’il te tient la main)
- « Give you all his hours » (Qu’il t’accorde tout son temps)
- « When he has the chance » (Tant qu’il en a la possibilité)
- « Take you to every party » (Qu’il t’accompagne à chaque fête)
- « Cause I remember how much you loved to dance » (Car je me souviens à quel point tu aimais danser)
La société Tempo Music Investments, propriétaire du catalogue de Philip Lawrence, co-auteur de When I Was Your Man, l’accuse d’avoir plagié le titre de Bruno Mars et réclame des dommages et intérêts, l’arrêt de la distribution de la chanson flowers et l’interdiction de l’interprétation par Miley Cyrus.
Pourtant, Miley Cyrus répond à chaque vers avec sa propre version dans la chanson flowers :
- « I can buy myself flowers » (Je peux m’offrir des fleurs)
- « Write my name in the sand » (Écrire mon nom dans le sable)
- « Talk to myself for hours » (Parler toute seule pendant des heures)
- « Say things you don’t understand » (Dire des choses que tu ne comprends pas)
- « I can take myself dancing » (Je peux m’emmener danser)
- « And I can hold my own hand » (Et je peux tenir ma propre main)
- « Yeah, I can love me better than you can » (Oui, je peux m’aimer mieux que tu ne le peux)
Selon la légende sur Twitter, Liam Hemsworth aurait dédié la chanson de Bruno Mars à Miley Cyrus après la rupture de leurs premières fiançailles en 2013.
Et la revanche de Miley ne s’arrête pas aux paroles : elle est aussi visuelle, renforçant ainsi le message d’émancipation.
La chanson flowers est devenue l’hymne emblématique de la femme indépendante, celle qui n’a pas besoin d’un homme pour être heureuse. Pourtant, à l’origine, ses paroles étaient bien plus mélancoliques.
Dans une interview accordée au magazine Vogue britannique, Miley Cyrus révèle qu’à l’origine, le refrain se terminait par « et je ne peux m’aimer mieux que tu le fais ». Un détail qui change tout.
Miley Cyrus explique : « Je l’avais écrite d’une toute autre manière. Cela avait un côté très années 1950. C’était la chanson la plus triste. » Finalement, la chanteuse a décidé de transformer cette mélancolie en un message de force et de résilience. « La chanson est un peu fake it till you make it (fais semblant jusqu’à ce que cela devienne réel). C’est un concept dont je suis une grande fan », ajoute-t-elle. Elle a ainsi su passer d’une ballade nostalgique à un véritable manifeste d’émancipation.
La signification de la chanson
Avec des paroles introspectives et une mélodie accrocheuse, la chanson de Miley Cyrus – Flowers, célèbre la résilience et la capacité à puiser sa force en soi-même.
La guérison et l'indépendance
“We were good, we were gold, kind of dream that can’t be sold.” (Nous étions bien, nous étions faits d’or Le genre de rêve qui ne peut pas être vendu)
Dès les premières lignes de la chanson flowers, Miley Cyrus reconnaît la valeur de la relation passée, en décrivant des souvenirs précieux et intenses. Cette introduction pose un ton nostalgique tout en soulignant la fragilité de cette histoire, qui, malgré sa beauté, n’a pas résisté au temps.
La prise de conscience
“Built a home and watched it burn.” (J’ai construit une maison et je l’ai regardé brûler)
Ici, dans la chanson flowers, Miley Cyrus utilise une métaphore forte pour illustrer la destruction de ce qu’ils avaient construit ensemble. L’image de la maison qui brûle symbolise la douleur et la désillusion qui accompagnent la fin d’une relation importante. Ce passage marque le début d’une réflexion profonde sur la nécessité de tourner la page.
La résilience et la croissance personnelle
“I didn’t wanna leave you, I didn’t wanna lie, started to cry but then remembered I…” (Je ne voulais pas te quitter, je ne voulais pas mentir J’ai commencé à pleurer, mais je me suis rappelé que…)
La chanson flowers exprime la vulnérabilité ressentie au moment de la rupture. Cependant, cette phrase souligne également le tournant émotionnel où elle réalise qu’elle peut trouver la force en elle-même. Ce moment de prise de conscience est essentiel dans le processus de guérison.
Refrain de la chanson Flowers :
“I can buy myself flowers, write my name in the sand. Talk to myself for hours, say things you don’t understand.”
Le refrain de la chanson Flowers est un véritable cri d’émancipation. En affirmant qu’elle peut s’offrir des fleurs et se suffire à elle-même, l’artiste met en avant l’importance de l’amour de soi. Ce passage est un manifeste de l’autonomie émotionnelle, où la chanteuse célèbre sa capacité à se réconforter sans dépendre de personne.
La redécouverte de soi
“I can take myself dancing, and I can hold my own hand.”
À travers ces paroles, Miley Cyrus illustre la redécouverte de soi et la réaffirmation de sa propre valeur. La symbolique de « se tenir la main » évoque la capacité à se soutenir soi-même, à s’aimer et à se respecter sans validation extérieure.
Libération et renouveau
“I can love me better than you can.” (Je peux m’aimer mieux que toi)
Cette phrase résume parfaitement le message central de la chanson flowers. Miley Cyrus affirme que l’amour et le respect que l’on se porte sont bien plus puissants et durables que ceux venant des autres. C’est un véritable appel à l’autonomie affective.
Acceptation et guérison
“Paint my nails, cherry-red, match the roses that you left.” (Je peins mes ongles en rouge cerise De la même couleur que les roses que tu as envoyé)
Ici, elle transforme des souvenirs douloureux en symboles de renouveau. Le fait de peindre ses ongles de la même couleur que les roses laissées par son ex-partenaire représente un acte de réappropriation émotionnelle. Elle prend le contrôle de sa douleur pour en faire un geste d’amour envers elle-même.
Reconstruction de soi
“No remorse, no regret, I forgive every word you said.” (Aucun remords, aucun regret Je pardonne chaque mot que tu as dit)
Ce passage de la chanson flowers met en lumière la capacité de l’artiste à avancer sans rancune. En pardonnant les erreurs du passé, elle se libère de la négativité pour se concentrer sur sa propre croissance. Cette démarche de pardon est un signe de maturité et de résilience.
Comment la chanson Flowers est devenu un hymne féministe ?
Le coup de pouce des réseaux sociaux
Le message puissant véhiculé par la chanson flowers, résolument féministe, a résonné à travers des millions d’oreilles, notamment grâce aux réseaux sociaux.
« Grâce aux trends (tendances, NDLR) TikTok et aux extraits de 15 à 20 secondes sur un refrain, cela permet de faire passer un message fort d’empowerment (un mélange d’acceptation de soi, de puissance et d’indépendance, NDLR) auprès des jeunes », explique Chloé Thibaud, journaliste et autrice du livre Toutes pour la musique.
L’algorithme de TikTok favorise en effet la viralité de certains passages de la chanson flowers. On les retrouve dans de courts clips de danse, où de jeunes femmes se mettent en scène à travers des chorégraphies élaborées. D’autres vidéos appliquent littéralement les paroles de la chanson flowers, illustrant son message d’autonomie et de résilience.
Efficace, mais pas si nouveau
Un certain charisme auprès de la génération Z (les personnes nées entre 1997 et 2010), des algorithmes bien calibrés, des paroles simples mais percutantes : tous les ingrédients sont réunis pour que la chanson flowers connaisse un succès fulgurant. Pourtant, l’idée d’utiliser la musique comme vecteur d’engagement n’est pas nouvelle.
« La musique a toujours été un médium privilégié pour l’engagement politique. Elle permet de transmettre des messages, de les diffuser largement et de marquer les esprits », souligne Chloé Thibaud. « Autrefois, les chansons populaires et les contes devaient être mémorisés car l’écriture n’était pas encore accessible à tous. »
Les chansons à portée féministe remontent même au XIXe siècle. Le premier véritable hymne féministe est La Marseillaise des cotillons, écrit en 1848 par Louise de Chaumont. Il s’agit d’une adaptation de La Marseillaise de Rouget de Lisle, transformée en manifeste politique pour les femmes. Ce chant a d’ailleurs été repris par le Mouvement de libération des femmes lors des manifestations de 1971.
Des hymnes féministes à travers les décennies
Dans les années 1960, Lesley Gore bouscule déjà les normes avec You Don’t Own Me :
« I’m not just one of your many toys, you don’t own me, don’t say I can’t go with other boys »
(Je ne suis pas juste un de tes nombreux jouets, tu ne me possèdes pas, ne dis pas que je ne peux pas fréquenter d’autres garçons.)
« Elle n’avait que 17 ans à l’époque. Pas de TikTok, mais cela ne l’a pas empêchée de marquer l’histoire de la musique », note Chloé Thibaud. « Comme d’autres artistes, elle a eu un impact fort sur les femmes et les jeunes filles qui l’écoutaient. »
La preuve ? You Don’t Own Me est toujours d’actualité, notamment diffusée dans des séries engagées comme The Handmaid’s Tale (La Servante Écarlate).
Les outils ont changé, mais la force des messages reste la même. Aujourd’hui, des titres comme Balance ton quoi d’Angèle, La grenade de Clara Luciani, Rainbow de Kesha ou 3919 de Louane continuent de porter des revendications féministes, notamment sur les violences sexistes et sexuelles.